Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les flamandes) - Le lait
Extrait du document
Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les flamandes) - Le lait Dans la cave très basse et très étroite, auprès Du soupirail prenant le jour au Nord, les jarres Laissaient se refroidir le lait en blanches mares Dans les rouges rondeurs de leur ventre de grès. Ou eût dit, à les voir dormir dans un coin sombre, D'énormes nénuphars s'ouvrant par les flots lents, Ou des mets protégés par des couvercles blancs Qu'on réservait pour un repas d'anges, dans l'ombre. Sur double rang étaient couchés les gros tonneaux. Et les grands plats portant jambons et jambonneaux, Et les boudins crevant leur peau, couleur de cierge, Et les flans bruns, avec du sucre au long des bords, Poussaient à des fureurs de ventres et de corps... - Mais en face, le lait restait froid, restait vierge.
Liens utiles
- Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les flamandes) - Les récoltes
- Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les flamandes) - Les espaliers
- Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les flamandes) - Les paysans
- Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les flamandes) - Les granges
- Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les flamandes) - La grande chambre