Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les heures claires) - Sitôt que nos bouches se touchent
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Émile VERHAEREN (1855-1916) (Recueil : Les heures claires) - Sitôt que nos bouches se touchent Sitôt que nos bouches se touchent, Nous nous sentons tant plus clairs de nous-mêmes Que l'on dirait des Dieux qui s'aiment Et qui s'unissent en nous-mêmes ; Nous nous sentons le coeur si divinement frais Et si renouvelé par leur lumière Première Que l'univers, sous leur clarté, nous apparaît. La joie est à nos yeux le seul ferment du monde Qui se mûrit et se féconde, Innombrable, sur nos routes d'en bas ; Comme là-haut, par tas, Parmi des lacs de soie où voyagent des voiles Naissent les fleurs myriadaires des étoiles. L'ordre nous éblouit, comme les feux la cendre, Tout nous éclaire et nous paraît flambeau Nos simples mots ont un sens si beau Que nous les répétons pour les sans cesse entendre. Nous sommes les victorieux sublimes Qui conquérons l'éternité Sans nul orgueil, et sans songer au temps minime, Et notre amour nous semble avoir toujours été.
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