En quoi les trois lectures cursives ont pu compléter et approfondir le thème des « émancipations créatrices » présent dans Cahier de Douai ?
Publié le 19/03/2024
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«
En quoi les trois lectures cursives ont pu compléter et
approfondir
le
thème
des
« émancipations
créatrices » présent dans Cahier de Douai ?
Introduction
Le mot « émancipation » vient du domaine juridique, il
s’agit d’une procédure lors de laquelle un mineur peut
s ‘affranchir de son autorité parentale.
Ainsi notre parcours
sera basé sur tout acte consistant à se libérer de
quelconque servitude.
On y abordera l’émancipation
familiale, sociale, culturelle ou religieuse, mais aussi
l’émancipation à l’enfance et le passage à l’âge adulte, ou
bien la rupture avec une tradition poétique.
Ces
émancipations sont en lien avec la notion de création, cette
action de connotation positive traduit le bienfait de
s’affranchir de quelconque attache.
Les poètes, en
s’émancipants peu à peu de l’avis d‘autrui, des traditions
poétiques ou bien de leur société, cheminent vers une sorte
d’absolu créatif, duquel ils font leur but ultime.
Arthur Rimbaud nous offre un recueil écrit quand il était âgé
d’à peine 16ans.
Son adolescence fut marquée par un
certain dégout pour sa ville natale et ses habitants qu’il juge
sans intérêt, mais également par son besoin de révolte
contre tous les conformismes que sa société impose.
De-là
ses poèmes traduiront une aspiration à s’évader comme
dans « Sensation » et décriront un poète fugueur comme
dans l’hymne à la liberté qu’est « Ma Bohème ».
Arthur
Rimbaud écrira toutefois des poèmes beaucoup plus
polémiques dénonçant les horreurs de la guerre comme
dans « Le Dormeur du Val » ou bien la grande misère des
enfants dans le célèbre poème : « Les Effarés ».
Nous évoquerons chaque lectures tour à tour en présentant
d’abord brièvement l’oeuvre, puis nous analyserons la façon
dont cette lecture aborde le thème des émancipations
créatrices et nous identifierons les compléments que ces
œuvres ont apporté à l’étude du parcours.
A) Lettres à un jeune poète - Rilke
Lettres à un jeune poète est un recueil de dix lettres
écrites par le poète Rainer Maria Rilke lors d’une
correspondance entre lui et Kappus, un jeune officier de
l'armée austro-hongroise, aspirant écrivain, écrites de 1903
à 1908.
Ce dernier à adressé ses tentatives poétiques à
Rilke.
Refusant d'emblée le rôle de critique, Rilke ne dira
rien sur ses vers, mais il exposera ce qu'implique pour lui le
fait d'écrire, de vivre en poète et de vivre tout court.
Premièrement on observe une similitude majeure entre
Rimbaud et Rilke, ce sont des poètes qui voyagent, les
lettres de Rilke ne sont presque jamais expédiées du même
endroit, elles viennent de Paris, d’Italie, puis de Worpswede,
près de Brême, de Rome, de Suède et de nouveau de Paris.
Le poète ressent aussi ce besoin de s’échapper.
Tout du long
de ce recueil Rilke adresse à Kappus un certain conseil : il
doit s’émanciper de l’autre, accepter sa solitude comme il le
dit ici « nous sommes solitaires » (p52)
cela est
totalement naturel , mais il devra aussi reconnaître sa
valeur intrinsèque : comme traduit cette phrase : « ne
prêtez attention qu’à ce qui se lève en vous et placez-le au
dessus de tout ce que vous observerez autours de vous » .
Kappus doit entreprendre un travail sur lui- même sans
« perdre trop de temps et de courage à éclairer ses rapports
à l’autre ».
Il doit chercher son inspiration au plus profond
de lui et s’attarder sur « des choses qui ne l’abandonnerons
pas ».
Au cours de ce récit Rilke insistera sur un point
majeur de Lettres à un jeune poète: l’enfance.
Il adresse
quelques recommandations à son ami qui semble souffrir
profondément des souvenirs de sa jeunesse.
Kappus semble
« éprouver angoisses et tourments en pensant à son
enfance et à la simplicité et à la tranquillité qui lui en sont
propres » (page 38) Le jeune écrivain afin de rendre
compte d’oeuvres poétiques sincères devra s’émanciper de
ses possibles traumatismes engendrés par son enfance, il
devra également se rendre compte qu’il y aura toujours des
enfants comme il l’a été : triste.
Après avoir confié à son
aîné ses doutes, ses souffrances, ses interrogations sur
l’amour et la sexualité, et sa difficulté à exister et crée,
Kappus recevra des lettres emplies de toutes sortes de
conseils de vie et de réflexions profondes.
Notamment une
que je trouve majeure à propos des doutes de Kappus sur
son intimité, celle de juillet 1903 où Rilke remet en question
le rapport de la société à la sexualité : « Le sexe est chose
grave, certes.
Mais grave est tout ce qui nous a été imposé,
presque tout ce qui est sérieux est grave, or tout est
sérieux.
Une fois que vous aurez reconnu cela et réussi à
établir un rapport avec le sexe qui vous soit tout à fait
personnel, (…) vous n’aurez plus à craindre de vous
perdre.
»
B) L’Homme joie – Christian Bobin
L’oeuvre l’Homme joie de Christian Bobin se présente
en une quinzaine de récits dressant les portraits d’êtres
aimés comme son père, de rencontres comme dans « C’est
Maria », de figures emblématiques tel que le peintre
Soulages ou bien de simples visions comme celle de la
cathédrale de Maguelone.
Ces récits s’accompagnent d’une
lettre à la femme aimée : ce carnet bleu au milieu de
l’ouvrage.
Ces récits sont de petits poèmes en prose, détail
que j’assimile déjà aux « émancipations créatrices ».
La
poésie en prose est apparue au XIXe siècle puisque
plusieurs poètes trouvaient que la tradition poétique et les
multiples contraintes qui y étaient associées les
empêchaient d'être libres dans leur écriture.
Un poème en
prose ne respecte pas le retour à la ligne du vers et se
présente sous la forme de simples paragraphes.
Il n'y a pas
de rimes sinon des jeux de sonorités, de rythmes et de
figures de style.
C'est en cela qu'il se distingue d'un texte «
normal ».
Hors son extrême originalité et ces jeux de styles plus que
surréalistes, je ne pense pas que cette œuvre approfondi
plus que cela notre parcours « émancipations créatrices ».
Je trouve la plupart de ses métaphores incompréhensibles,
certaines sont plutôt intéressantes comme la première
phrase de « Vita Nueva » : « J'ai lu plus de livres qu'un
alcoolique boit de bouteilles.
», qui semble exprimer une
certaine addiction à la littérature de la part de Bobin.
Cependant j’ai retenu quelques points de ma lecture.
J’y ai
quand même retenu que Christian Bobin prouve que la vie
quotidienne peut-être une grande source d’inspiration.
De
plus l’homme joie pourrait s’assimiler à une œuvre
surréaliste d’après le manifeste du surréalisme d’André
Breton qui définit un....
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