Éphraïm MIKHAËL (1866-1890) - Infidélités
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Éphraïm MIKHAËL (1866-1890) - Infidélités Tu parlais de choses anciennes, De riches jardins somnolents Que de nobles musiciennes Troublent, le soir, d'échos dolents ; Et de chapelles où s'attardent Les princesses en oraison ; Et de lits féodaux que gardent Toutes les bêtes du blason. Hélas ! tes paroles amies Pour mon coeur avide et lassé Ont réveillé ces endormies : Les amoureuses du passé. Et chacune à présent se lève Devant moi dans le calme soir, Émergeant à demi du rêve Comme un corps blanc d'un fleuve noir. Oh ! les invincibles rivales Que vous-mêmes vous appelez ; par ces visions triomphales Nos pâles amours sont troublés. Entre vos seins de soeur clémente Vous caches vainement mon front : C'est vers quelque lointaine amante Que mes désirs cruels iront. Je sais bien, vos yeux d'améthyste S'emplissent de reproches doux... Et je suis mortellement triste De n'avoir plus d'amour pour vous.
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