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Est-il préférable de lire une pièce de théâtre avant d'aller la voir au théâtre ?

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Dans chacune de leurs pièces de théâtre, des didascalies sont composées en parallèle des répliques, pour indiquer l'espace scénique ou le jeu d'acteur au lecteur passif. Cette présence laisse suggérer l'intention latente des auteurs : ces derniers souhaitent que leurs oeuvres soient mises en scène et qu'elles le soient selon leur volonté. Un phénomène qui souligne sans doute l'impératif de lire une pièce avant d'aller la voir.   III/ La mise en scène ou l'oeuvre de théâtre dans sa signification définitive   Or malgré tout, le théâtre est créé pour être joué. Le jeu scénique permet réellement de matérialiser les éléments de la pièce et facilite de ce fait l'accès à la compréhension de l'oeuvre. Il offre en même temps une vision et une audition aux spectateurs. C'est pourquoi de l'Antiquité jusqu'au siècle classique, les mythes sont souvent repris dans les tragédies (le mythe d'Electre dans Les Euménides d'Eschyle, Electre d'Euripide et Electre de Sophocle). Notons encore que nos dramaturges les plus célèbres comme Corneille, Molière ou encore Racine étaient à la fois auteurs et metteurs en scène, et que leurs représentations respectives étaient le reflet de l'aboutissement de leur création. Toutefois nous devons émettre certaines objections. Le lecteur (ou le public) de l'oeuvre est toujours convié à apprécier une double création artistique.

« Dès l'Antiquité, Aristote différencie deux modes littéraires : le mode narratif où « l'on imite en racontant » et le mode dramatique où « l'on imite les gens en pleine action ».

Cette dernière définition est celle du genre théâtral, divisé entre la tragédie, qui montre des actions d'hommes supérieurs à nous, et la comédie, qui met en scène des hommes qui nous sont inférieurs.

Reprise à la Renaissance, cette distinction marque profondément le théâtre jusqu'au XVIIIe siècle, alors qu'apparaît à cette époque un troisième grand genre : le drame. La particularité du texte de théâtre est qu'il est écrit pour être dit, joué et mis en scène. De ce fait il est nécessaire de tenir compte de l'écriture proprement dite mais également de tout ce qui relève de la représentation théâtrale, à savoir l'interprétation d'un personnage par un comédien, l'utilisation du temps et de l'espace par le metteur en scène.

Dans ces conditions, quel est l'intérêt du support écrit, c'est-à-dire de l'œuvre théâtrale publiée ? Est-il toujours nécessaire de lire une pièce avant d'assister à une représentation ? En quoi serait-ce préférable ? I/ Le genre théâtral : un mode de lecture particulier Le genre théâtral est un objet d'étude délicat, car il comprend l'analyse du texte mais également celle de sa représentation.

À ce titre, le lecteur d'une œuvre dramatique doit nécessairement prêter une attention particulière au texte d'une pièce dont la lecture est souvent plurielle.

D'une part, il convient de noter que l'écriture théâtrale est faite pour divertir en racontant une histoire comique ou tragique, d'autre part elle porte en elle les germes de la représentation.

Ainsi le texte d'une pièce de théâtre comporte deux parties distinctes : les discours prononcés par les personnages et les didascalies, à savoir l'ensemble des indications qui concernent les décors, l'époque, les costumes, les objets ou bien les gestes. En ce sens, le lecteur est confronté à un mode de lecture particulier qui va vraisemblablement se réaliser en deux temps.

La première étape semble se réaliser dans la lecture du support écrit, la seconde dans l'appréciation de la mise en scène après s'être familiarisé avec l'intrigue, les personnages, leur caractère et leur discours.

De la sorte, il apparaît que le genre théâtral est avant tout écrit pour être représenté, porté par une voix et mis en lumière sur scène où il trouve une toute nouvelle signification.

En effet ce n'est plus seulement le lecteur qui apporte son interprétation de l'œuvre, mais aussi le metteur en scène qui dirige le résultat. C'est la raison pour laquelle l'objet du texte théâtral est souvent insaisissable car il peut d'un lecteur à un autre, voire d'un metteur en scène à un autre se modifier selon une interprétation personnelle.

Pour ces raisons le lecteur, l'acteur ou le metteur en scène donnent du sens au texte qu'ils font faire vivre.

Ainsi le passage du texte à sa représentation implique une multitude de choix concrets qui constituent autant d'interprétations du texte. II/ Une représentation inscrite au coeur du texte Le texte théâtral est écrit pour être représenté.

Quel que soit le type de pièces (comédie, drame, tragédie, tragi-comédie), son idéal demeure la représentation, c'est-à-dire étymologiquement la manière de « rendre présent ».

Les discours et les didascalies sont composés dans l'unique intention d'orienter le lecteur à travers le texte, afin de faciliter la compréhension des personnages, ou encore de guider les acteurs et de les aider dans la mise en scène. Tous les détails de la représentation sont traités au cœur du texte théâtral, du langage à l'espace dramatique, ce qui tend à penser que la lecture seule est suffisante ou encore qu'il est préférable de lire l'œuvre pour se familiariser avec le contexte avant d'aller la voir.

Le dramaturge est donc capable de déterminer l'action et les dialogues que le lecteur doit imaginer avant que celui-ci n'assiste à la représentation. Par ailleurs, ce que nous considérons sous l'appellation : « pièces à lire » n'apparaît qu'au cours du XIX e siècle avec les auteurs romantiques, notamment Musset (Lorenzaccio) ou bien Hugo (Cromwell).

Dans chacune de leurs pièces de théâtre, des didascalies sont composées en parallèle des répliques, pour indiquer l'espace scénique ou le jeu d'acteur au lecteur passif.

Cette présence laisse suggérer l'intention latente des auteurs : ces derniers souhaitent que leurs œuvres soient mises en scène et qu'elles le soient selon leur volonté.

Un phénomène qui souligne sans doute l'impératif de lire une pièce avant d'aller la voir. III/ La mise en scène ou l'œuvre de théâtre dans sa signification définitive Or malgré tout, le théâtre est créé pour être joué.

Le jeu scénique permet réellement de matérialiser les éléments de la pièce et facilite de ce fait l'accès à la compréhension de l'œuvre.

Il offre en même temps une vision et une audition aux spectateurs.

C'est pourquoi de l'Antiquité jusqu'au siècle classique, les mythes sont souvent repris dans les tragédies (le mythe d'Electre dans Les Euménides d'Eschyle, Electre d'Euripide et Electre de Sophocle).

Notons encore que nos dramaturges les plus célèbres comme Corneille, Molière ou encore Racine étaient à la fois auteurs et metteurs en scène, et que leurs représentations respectives étaient le reflet de l'aboutissement de leur création. Toutefois nous devons émettre certaines objections.

Le lecteur (ou le public) de l'œuvre est toujours convié à apprécier une double création artistique.

On ne peut pas s'opposer au fait que la participation à une lecture et à une représentation est absolument dissemblable, tant par les sens qu'elles mobilisent que par la stabilité de la création.

C'est-à-dire qu'un texte de théâtre produit sur un support papier reste fixe et qu'en cela il ne lui reste plus qu'à être reproduit, retravailler par le metteur en scène.

Chaque représentation devient donc unique.

Il s'agit d'une lecture supplémentaire de l'œuvre, qui n'est pas forcément nécessaire, mais qui est cependant intéressante pour juger du ressenti de chacun. Il est préférable de lire une pièce de théâtre avant d'assister à sa représentation, car cela permet de mieux connaître l'histoire, de comprendre dans quel sens cela va évoluer.

Mais il peut arriver que de la transposition d'une œuvre à sa représentation le sens, que l'on pensait percevoir, nous échappe et se transforme.

Il est donc impossible d'affirmer qu'il est préférable de lire une pièce avant d'aller la voir et inversement, cela dépend de bien trop de paramètres et appartient à la décision de chacun.. »

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