"Est marginal celui qui prend volontairement congé de la société ou celui que le monde de production rejette aux frontières" (Bernard Vincent).
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Comme le signale Bernard Vincent, la marginalité est éphémère ou du moins relative puisqu'elle dépend des critères fondés par la société. Que ces critères changent et les caractéristiques de ces hommes en marge se modifient également. Dans une première approche, il semble que l'histoire a toujours fourni des marginaux. D'ailleurs, l'auteur ne dit-il pas que « toute société ... les sécrète » ? Mais l'étude du vocabulaire fournit d'intéressantes indications: le mot « marginal » apparaît dès le XVe siècle, il a alors un sens très restreint, limité à une indication de lieu, « au bord de ... », « sur la marge de ... ». Il prend tardivement un sens économique et ce n'est que vers les années 1960 que nous le voyons apparaître avec la signification que lui donne l'auteur. A cette époque seulement, le marginal désigne un homme qui vit à l'écart du groupe. Auparavant, on l'appelait « un original », « un extravagant », « un révolté ». Mais il faut attendre ces vingt dernières années pour que la marginalité devienne phénomène de société. C'est pourquoi se posent des problèmes de définition. Bernard Vincent cerne la notion en affirmant que le marginal est « celui qui prend volontairement congé de la société ou celui que le monde de production rejette aux frontières ». Il souligne donc que sa vie se déroule « ailleurs » (en congé ou aux frontières). Il insiste surtout, au-delà de ce critère commun, sur deux sortes de processus. Dans le premier cas, l'« exil » est volontaire, délibérément choisi, dans le second il est imposé par des contraintes économiques. Il sera intéressant de préciser ce « lieu » de la marginalité, puis de discuter pour faire la part de la décision et de la nécessité.
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