Etienne de LA BOETIE (1530-1563) (Recueil : Vingt neuf sonnetz) - J'ay veu ses yeulx perçans, j'ay veu sa face claire
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Etienne de LA BOETIE (1530-1563) (Recueil : Vingt neuf sonnetz) - J'ay veu ses yeulx perçans, j'ay veu sa face claire J'ay veu ses yeulx perçans, j'ay veu sa face claire ; Nul jamais, sans son dam, ne regarde les Dieux : Froit, sans coeur me laissa son oeil victorieux, Tout estourdy du coup de sa forte lumiere : Comme un surpris de nuict aux champs, quand il esclaire, Estonné, se pallist si la fleche des cieulx, Sifflant, luy passe contre et luy serre les yeulx ; Il tremble, et veoit, transi, Jupiter en cholere. Dy moy, Madame, au vray, dy moy, si tes yeulx verts Ne sont pas ceulx qu'on dict que l'Amour tient couverts ? Tu les avois, je croy, la fois que je t'ay veüe ; Au moins il me souvient qu'il me feust lors advis Qu'Amour, tout à un coup, quand premier je te vis, Desbanda dessus moy et son arc et sa veüe.
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