Etude linéaire "Ma bohême"
Publié le 15/03/2024
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EL#6 : Ma Bohême, issu des Cahiers de Douai – Rimbaud
Introduction :
"Ma Bohème" d'Arthur Rimbaud est un poème écrit en 1870 et tiré des « Cahiers de Douai » qui
capture l'esprit errant du poète, et qui décrit ses vagabondages à travers la nature et l'expérience
poétique.
Rimbaud utilise une structure formelle inhabituelle pour un sonnet, avec sept rimes
différentes, mettant en évidence la singularité de son approche artistique.
Ce poème explore le thème du vagabondage joyeux, soulignant les rapports entre la nature, la
poésie et la liberté.
Nous verrons la façon dont Rimbaud transforme son expérience personnelle à travers la poésie,
offrant une vision idéalisée des fugues de sa jeunesse.
Développement :
Tout d’abord, les premiers mots du poème expriment l’errance.
En effet, le verbe de mouvement
“s’en aller” n’est pas accompagné d’un complément circonstanciel de lieu.
On comprend donc que
la destination ne compte pas.
Le poète, qui s’exprime à la première personne, adopte une attitude décontractée : “les poings
dans mes poches trouées”.
Il apparaît donc qu’il est habitué de ce genre d’errances et y trouve un
certain plaisir.
L’habitude se reflète également dans le temps qui domine l’ensemble du poème : l’imparfait
exprimant l’habitude : “allais” ; “devenait” ; “allais” ; “étais”
Ce qui apparaît également dès le premier vers, c’est que le personnage se trouve dans un certain
dénuement : ses poches sont “crevées” ; son paletot devient “idéal” au vers 2, ce qui signifie qu’il
est en si mauvais état qu’il n’est plus qu’une idée.
Au vers 3, la périphrase “sous le ciel”, en position de complément de lieu indique que l’errance du
poète a lieu en extérieur.
L’imprécision de la localisation confirme que la destination n’a pas
d’importance tant qu’il peut rester proche de la nature.
Cela lui permet de se rapprocher de la “Muse” qu’il apostrophe, figure de l’inspiration poétique.
On
remarque qu’il se permet le tutoiement : “j’étais ton féal”.
Ce tutoiement peut également être lu comme une forme d’allégresse due à la jeunesse du poète.
Cela se confirme grâce aux exclamations du vers suivant : “Oh ! là là ! que d’amours splendides j’ai
rêvées !”
Ainsi dans cette strophe, le poète nous livre l’image d’un personnage pauvre, mais heureux dans la
simplicité et la liberté de son errance
Le premier vers de la seconde strophe vient confirmer cette pauvreté matérielle : “mon unique
culotte avait un large trou”.
D’une part le personnage ne possède qu’une “unique culotte” qui
d’autre part est trouée.
La métaphore du “Petit-Poucet rêveur” au vers suivant permet de filer le thème de la pauvreté, le
Petit-Poucet étant issu d’une famille pauvre.
On retrouve dans cette strophe l’idée d’euphorie et d’allégresse introduite dans la première
strophe.
En effet, le poète évoque sa “course”, comme s’il courait sans but.
La métaphore du vers 3 “Mon auberge était à la Grande-Ourse” suggère qu’il dort à la belle étoile.
Il renforce ainsi à la fois les idées de liberté et de pauvreté.
Le fait qu’il évoque les étoiles normalement perçues avec la vue grâce au toucher “un doux froufrou” montre qu’il est capable de s’approprier la....
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