Evariste de PARNY (1753-1814) - Élégie
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Evariste de PARNY (1753-1814) - Élégie Que le bonheur arrive lentement ! Que le bonheur s'éloigne avec vitesse ! Durant le cours de ma triste jeunesse Si j'ai vécu, ce ne fut qu'un moment. Je suis puni de ce moment d'ivresse. L'espoir qui trompe a toujours sa douceur, Et dans nos maux du moins il nous console ; Mais loin de moi l'illusion s'envole, Et l'espérance est morte dans mon coeur. Ce coeur, hélas ! que le chagrin dévore, Ce coeur malade et surchargé d'ennui, Dans le passé veut ressaisir encore De son bonheur la fugitive aurore, Et tous les biens qu'il n'a plus aujourd'hui ; Mais du présent l'image trop fidèle Me suit toujours dans ces rêves trompeurs, Et sans pitié la vérité cruelle Vient m'avertir de répandre des pleurs. J'ai tout perdu ; délire, jouissance, Transports brûlants, paisible volupté, Douces erreurs, consolante espérance, J'ai tout perdu : l'amour seul est resté.
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