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exercice de commentaire Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, postambule.

Publié le 17/05/2024

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« Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, postambule. Introduction : Olympe de Gouges (1748-1793), pseudonyme de Marie Gouze, est une femme de lettres d’origine bourgeoise de la seconde moitié du 18e siècle.

Son combat contre les injustices et ses œuvres progressistes l’inscrivent dans le courant des Lumières. Elle se fit d’abord connaître par ses pièces de théâtre.

Sa pièce à succès L’heureux naufrage (1784) lui valut notamment des critiques pour ses positions antiesclavagistes.

Elle accompagne la Révolution par ses brochures qui encouragent des réformes sociétales vers davantage d’égalité entre les citoyens.

Ce qui singularise Olympe de Gouges, c’est sa volonté d’obtenir l’égalité de droits entre hommes et femmes, principe qu’elle défend dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791).

Olympe de Gouges est cependant guillotinée en 1793 pour avoir critiqué la Révolution. Le texte analysé objet de notre analyse est le postambule (=texte de conclusion) de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne.

Il a donc pour but de résumer l’œuvre et de justifier d’insuffler aux femmes la force et les arguments pour défendre leurs intérêts. Extrait étudié 1Sous l’ancien régime, tout était vicieux, tout était coupable ; mais ne pourrait-on pas apercevoir l’amélioration des choses dans la substance même des vices ? Une femme n’avait besoin que d’être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds.

Si elle n’en profitait pas, elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune qui la portait aux mépris des richesses ; alors elle n’était plus considérée que comme une mauvaise tête.

La plus indécente se faisait respecter avec de l’or, le commerce des femmes était une espèce d’industrie reçue dans la première classe, qui, désormais, n’aura plus de crédit.

S’il en avait encore, la révolution serait perdue, et sous de nouveaux rapports, nous serions 10toujours corrompus.

Cependant la raison peut-elle se dissimuler que tout autre chemin à la fortune soit fermé à la femme que l’homme achète comme l’esclave sur les côtes d’Afrique ? La différence est grande, on le sait.

L’esclave commande au maître ; mais si le maître lui donne la liberté sans récompense, et à un âge où l’esclave a perdu tous ses charmes, que devient cette infortunée ? Le jouet du mépris; les portes mêmes de la bienfaisance lui sont fermées; «Elle est pauvre et vieille, dit- on, pourquoi n’a-t-elle pas su faire fortune?» D’autres exemples encore plus touchants s’offrent à la raison.

Une jeune personne sans expérience, séduite par un homme qu’elle aime, abandonnera ses parents pour le suivre; l’ingrat la laissera après quelques années, et plus elle aura vieilli avec lui, plus son inconstance sera inhumaine; si elle a des enfants, il l’abandonnera de même.

S’il est riche, il se croira dispensé de partager sa fortune avec ses nobles victimes.

Si quelque engagement le lie à ses devoirs, il en violera la puissance en espérant tout des lois. S’il est marié, tout autre engagement perd ses 23droits. Quelles lois reste-t-il donc à faire pour extirper le vice jusque dans la racine? Celle du partage des fortunes entre les hommes et les femmes, et de l’administration publique. 1 La noblesse de cour.2 D’influence.3 Son désir de changement, son infidélité.4 Arracher.5 Du partage des postes dans l’administration publique. Problématique Comment ce postambule promeut-il l’émancipation des femmes ? Annonce de plan linéaire 1er mouvement des lignes 1 à 10 : bilan du comportement coupable des femmes sous l’Ancien Régime. 2ème mouvement des lignes 10 à 23 : Description de la condition des femmes à l’époque de l’auteur avec plusieurs exemples. 3ème mouvement des lignes 23 à 25 : Proposition de solutions. 1 er mouvement des lignes 1 à 11 : bilan du comportement coupable des femmes sous l’Ancien Régime  Olympe de Gouges commence par dresser un état peu glorieux. des lieux « Sous l’Ancien Régime, tout était vicieux, tout était coupable ; mais ne pourrait-on pas apercevoir l’amélioration des choses dans la substance même des vices ? » Dès la première phrase de l’extrait, l’autrice critique l’omniprésence des vices dans la société d’Ancien Régime.

Au début du passage, Olympe de Gouges donne une image dépréciative de l’Ancien Régime, dans la mesure où elle emploie les termes « vicieux » et « vices », qui sont relatifs aux défauts de ce mode de gouvernement, et où elle utilise aussi le terme « coupable ».

Tous ces mots sont connotés négativement.

En outre, elle précise que rien n’est épargné par les travers de l’Ancien Régime, en répétant le pronom indéfini « tout » dans « tout était vicieux, tout était coupable ».

Selon Olympe de Gouges, « tout était vicieux » sous l’Ancien Régime car les femmes n’avaient pas d’autre choix pour accéder à la fortune que de se servir de leurs charmes.

La première interrogation a en réalité une portée argumentative : l’autrice utilise ici l’interrogation pour un acte de langage affirmatif.

Elle répond d’ailleurs elle-même à la question en apportant une solution, à la fin de l’extrait étudié.  Elle précise ensuite femme à l’époque les qualités requises de la part d’une « Une femme n’avait besoin que d’être belle ou aimable ; quand elle possédait ces deux avantages, elle voyait cent fortunes à ses pieds.

» Les qualités requises pour une femme étaient d’être « belle » et « aimable ».

La femme était uniquement considérée à travers ses atouts physiques et psychologiques dont elle pouvait / devait, tirer profit.

La femme est bien sous-estimée et non reconnue à sa juste valeur comme le souligne la négation restrictive « ne…que ».

On notera que dans ce passage Gouges ne parle pas forcément de prostitution, du moins tel qu’on l’entend aujourd’hui, mais plutôt de « femmes entretenues », de femmes entretenant des liaisons avec des amants riches richesse comme l’indique la métaphore. et profitant de leur  Si la femme ne se conforme pas à ce qu’on attend d’elle, elle est mal vue. « Si elle n’en profitait pas, elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune, qui la portait au mépris des richesses ; alors elle n’était plus considérée que comme une mauvaise tête.

La plus indécente se faisait respecter avec de l’or.

Le commerce des femmes était une espèce d’industrie reçue dans la première classe, qui, désormais, n’aura plus de crédit.

S’il en avait encore, la Révolution serait perdue, et sous de nouveaux rapports, nous serions toujours corrompus.» Le champ lexical de l’argent est dominant dans les premières lignes, avec les termes « fortunes », « richesses », « or » qui sont employés par Olympe de Gouges pour mettre en évidence le rapport particulier que la femme doit entretenir avec l’argent. À l’époque il était de bon ton, pour une femme, de profiter de ses atouts physiques et psychologiques dans le but de se faire entretenir par un homme et ainsi se faire respecter.

Ce comportement était légitime à tel point que c’est ce qui était attendu.

Une femme qui n’agissait pas ainsi était alors mal vue puisqu’elle « n’était plus considérée que comme une mauvaise tête ».

La négation restrictive souligne l’image négative de la femme. L’auteure précise bien que si la femme « n’en profitait pas elle avait un caractère bizarre, ou une philosophie peu commune, qui la portait aux mépris des richesses ».

Olympe de Gouges souligne également l’idée que le respect envers une femme était proportionnel à sa relation avec les hommes et l’argent comme le montre l’emploi du superlatif : « la plus indécente se faisait respecter avec de l’or.

» L’expression « commerce des femmes » (l.

7) est ellemême ambigüe : à cette époque le « commerce » désigne en premier lieu les relations humaines (sociales, amicales, affectives) et l’expression est donc à comprendre avant tout comme « les relations affectives, charnelles avec des femmes », le fait de « fréquenter » des femmes, avec l’ambiguïté que ce terme a encore aujourd’hui.

L’argent est bien au centre des préoccupations, comme le fait que la femme devienne finalement une simple marchandise.

Olympe de Gouges parle ici de « commerce des femmes » et « d’industrie », pour renforcer l’idée défendue précédemment que les femmes sont finalement considérées comme des objets.

L’autrice modalise son discours en utilisant en particulier un lexique dépréciatif.

Elle revient plusieurs fois sur les vices, à travers un champ lexical omniprésent : « tout était vicieux, tout était coupable », « vices », « perdue » et « corrompus ».

Elle porte ainsi un regard moralisateur sur le comportement des femmes sous l’Ancien Régime et montre son espoir pour cette nouvelle ère introduite par la Révolution. 2ème mouvement des lignes 11 à 23 : Description de la condition des femmes.... »

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