Flaubert (1821-1880) ou le réalisme esthétique
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Flaubert (1821-1880) ou le réalisme esthétique
• La tentation romantique.
Flaubert voyait en lui « littérairement parlant, deux bonshommes distincts ».
Le premier «
est épris de gueulades, de lyrisme, de grands vols d'aigle, de toutes les sonorités de la phrase et des sommets de
l'idée.
» C'est l'admirateur des écrivains romantiques, l'homme d'une grande passion pour Elisa Schlésinger,
réincarnée sous les traits de Marie Arnoux dans L'Éducation sentimentale (1869), l'auteur de Salammbô (1862), La
Tentation de Saint-Antoine, La Légende de Saint julien, textes grandioses, baroques et lyriques.
• Le réalisme, fascination du réel, fascination de la médiocrité.
— objectivité : le « deuxième bonhomme », c'est celui qui « creuse et fouille le vrai tant qu'il peut, qui aime à
accuser le petit fait aussi puissamment que le grand, qui voudrait vous faire sentir presque matériellement les
choses qu'il reproduit ».
Influencé par la méthode des sciences biologiques, Flaubert multiplie les observations
objectives pour restituer le réel.
D'où un travail écrasant de recherches documentaires (sur les effets du poison pour
Madame Bovary, 1500 volumes dépouillés pour Bouvard et Pécuchet).
D'où l'affirmation de l'impartialité du romancier
qui ne doit pas apparaître dans son oeuvre mais se transporter dans ses personnages («Madame BOvary, c'est moi
»).
Flaubert récrée par la rigueur de la description le monde des paysans et des petits notables normands, l'agonie
de son héroïne dans Madame Bovary, les journées révolutionnaires de 48 dans L'Éducation sentimentale.
— pessimisme : en fait, la vision n'est pas totalement impartiale et reflète amertume d'un homme a vie n'a pas
épargné.
des héros dégradés : englués dans dans leur passivité et perdus dans leurs rêves, ils n'ont ni énergie, ni pouvoir
pour échapper aux pièges du monde.
Les rêveries romanesques d'Emma Bovary sont démodées et inconsistantes et
la mènent à l'adultère décevant, aux dettes et au suicide ; Frédéric Moreau est d'une inertie déconcertante dans
son amour pour Mme Arnoux ; Bouvard et Pécuchet sont aussi bêtes qu'entêtés dans leur poursuite dérisoire du
savoir.
décors étroits et mes ns, esprits bornés et bêtise triomphante des comparses (atmosphère étouffante de Yonville,
— scène des comices agricoles —, stupidité solennelle du pharmacien Homais, médiocrité de Léon dans Madame
Bovary).
• Un art incomparable.
L'obsession de la perfection du style est pour Flaubert une véritable torture morale mais aussi
le but de sa vie.
Romancier de la vision intérieure et du silence, il sait donner aux détails la coloration affective qui
permet de saisir l'intimité secrète du réel ; il préfère à l'événement son reflet dans la conscience.
Quand il dit : « le
style est à lui seul une manière absolue de voir les choses », il est un précurseur du roman moderne..
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