Sujet : Dans le premier livre des Essais, Michel de Montaigne explique, que, pour se former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ». En quoi peut-on dire que l’humanisme, à la Renaissance, se caractérise par une ouverture à l’autre, une interrogation sur l’autre ?
Publié le 19/05/2022
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«
Dissertation, les Essais, Montaigne
Sujet : Dans le premier livre des Essais, Michel de Montaigne explique, que, pour se
former, il faut « frotter et limer notre cervelle contre celle d’autrui ».
En quoi peuton dire que l’humanisme, à la Renaissance, se caractérise par une ouverture à
l’autre, une interrogation sur l’autre ?
L’homme sous tous ses angles est au centre de la réflexion des humanistes.
Ces derniers
s’intéressent alors à la formation de l’individu d’où leur soif de connaissance qui amène à
cette citation de Michel de Montaigne dans le premier livre des Essais : « il faut frotter et
limer notre cervelle contre celle d’autrui ».
En effet, cette métaphore signifie que la
fréquentation de l’autre contribue à la formation de soi.
Nous allons donc chercher à
comprendre comment se traduit la prépondérance de la connaissance de l’autre dans le
courant Humaniste pendant la Renaissance.
Tout d’abord, nous comprendrons par quels
moyens l’ouverture à l’autre permet un enrichissement personnel, qui est au cœur des
préoccupations humanistes.
Ensuite, nous analyserons dans quelle mesure une ouverture à
l’autre hâte le dépassement de l’autocentrisme européen.
Et enfin, nous comprendrons en
quoi l’ouverture à l’autre entérine une réflexion sur la condition humaine.
L’ouverture à l’autre permet de s’enrichir, ce qui est au cœur des préoccupations
humanistes.
Tout d’abord, durant cette période les
voyages occupent une place très importante.
En effet, voyager permet aux hommes de
découvrir d’autres cultures, d’autres territoires et d’autres peuples.
Les progrès techniques de
navigations pendant la Renaissance encourage ces explorations.
Par exemple, les navigateurs
portugais sont les premiers à explorer l’océan Atlantique et les côtes africaines, dans un but
bien précis de relier ensuite l’Asie.
Ils avaient la volonté d’accéder aux précieuses épices.
Cela
nous montre, que, la découverte de mondes inconnues, suscitent fortement la curiosité des
européens, au XIVe siècle et au XVe siècle.
De plus, la découverte de nouvelles populations
marque l’antagonisme entre l’Ancien et le Nouveau monde à cette époque.
Par exemple,
lorsque Christophe Colomb aborde les Antilles en 1492, il est surpris de découvrir une
population
nue,
pauvre
mais
surtout
pacifique.
Ensuite, la redécouverte de textes de l’Antiquité permet aux humanistes de se confronter à
l’autre.
En effet, beaucoup d’humanistes s’attèlent à retraduire et réinterpréter des textes
antiques.
L’invention de l’imprimerie par Gutenberg facilite alors la diffusion de ces textes qui
apportent un savoir plus réservé seulement aux élites.
Ainsi, dans Les Essais, Montaigne
intègre plusieurs citations latines qui montrent l’incorporation de cette langue ancienne dans
la pensée humaniste.
En retravaillant sur la culture ancienne, les humanistes s’intéressent à
« l’autre » dans un souci aussi de dépassement.
Notamment pour les traductions de textes de
l’Antiquité, qui seront parfois interpréter par les humanistes.
Enfin, l’humaniste s’ouvre aussi à l’autre par les échanges européens.
En effet, l’Humanisme
de la Renaissance est basé sur la diffusion européenne des idées.
Il apparaît alors l’idée que
ce monde est commun à tous.
Par exemple, la création de la « République des Lettres »
permet l’éclosion d’une société d’esprits libres et créant une unité spirituelle européenne.
Par
exemple, Erasme qui est le chef de file de cette « Respublica litteraria » a échangé avec plus
de 600 érudits.
Par ailleurs, Michel de Montaigne dans Les Essais, dans le livre III, « de la
vanité », évoque ce goût de la diversité qui selon lui permet l’ouverture à l’autre.
Il explique
que « chaque usage a sa raison », ce qui se traduit par une acceptation totale de la
différence.
Cela amène les humanistes à dépasser la vision autocentrée présente en Europe.
Assurément, l’ouverture à l’autre permet de dépasser cette vison ethnocentrée et
autocentrée.
Tout d’abord, les humanistes arrivent à remettre
en question la vison ethnocentrée très ancrée des européens.
Ce changement moral permet
de remettre en perspective les valeurs et certitudes européennes vis-à-vis de civilisations
lointaines, dont les mœurs sont bien opposées.
Montaigne va dénoncer cette prétendue.
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