François COPPÉE (1842-1908) (Recueil : Promenades et Intérieurs.) - A Paris, en été, les soirs sont étouffants...
Extrait du document
François COPPÉE (1842-1908) (Recueil : Promenades et Intérieurs.) - A Paris, en été, les soirs sont étouffants... A Paris, en été, les soirs sont étouffants. Et moi, noir promeneur qu'évitent les enfants, Qui fuis la joie et fais, en flânant, bien des lieues, Je m'en vais, ces jours-là, vers les tristes banlieues. Je prends quelque ruelle où pousse le gazon Et dont un mur tournant est le seul horizon. Je me plais dans ces lieux déserts où le pied sonne, Où je suis presque sûr de ne croiser personne. Au-dessus des enclos les tilleuls sentent bon ; Et sur le plâtre frais sont écrits au charbon Les noms entrelacés de Victoire et d'Eugène, Populaire et naïf monument, que ne gêne Pas du tout le croquis odieux qu'à côté A tracé gauchement, d'un fusain effronté, En passant après eux, la débauche impubère. Et, quand s'allume au loin le premier réverbère, Je gagne la grand' rue, où je puis encor voir Des boutiquiers prenant le frais sur le trottoir, Tandis que, pour montrer un peu ses formes grasses, Avec son prétendu leur fille joue aux grâces.
Liens utiles
- François COPPÉE (1842-1908) (Recueil : Promenades et Intérieurs.) - C'est vrai, j'aime Paris d'une amitié malsaine...
- François COPPÉE (1842-1908) (Recueil : Promenades et Intérieurs.) - L'allée est droite et longue, et sur le ciel d'hiver
- François COPPÉE (1842-1908) (Recueil : Promenades et Intérieurs.) - Ritournelle
- François COPPÉE (1842-1908) (Recueil : Promenades et Intérieurs.) - Mon Père
- François COPPÉE (1842-1908) (Recueil : Promenades et Intérieurs.) - L'Amazone