FROISSART
Extrait du document
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FROISSART (vers 1335-vers 1405)
JEAN FROISSART est né à Valenciennes.
Ce bourgeois devenu homme d'Église se pousse dans l'entourage des
grands.
Il se trouve, en 1361, à la cour d'Angleterre, comme secrétaire de sa compatriote, la reine Philippine de
Hainaut.
Il est déjà possédé par une véritable passion d'enquêteur il recueille les témoignages des combattants de
Crécy et de Poitiers; il visite l'Angleterre et l'Écosse; après quoi, il se rend en Italie.
La reine Philippine étant morte, il s'absorbe dans son travail d'écrivain et se fait de nouveaux protecteurs, sous
l'influence desquels il se rallie à la cause française.
Vers 1384, il reprend ses enquêtes.
En 1388, il passe trois mois à Orthez, où il est l'hôte du comte de Foix, Gaston
Phébus.
Il se rend ensuite en Avignon, traverse l'Auvergne, s'arrête quelque temps à la cour d'Isabeau de Bavière,
repart pour la Hollande et la Zélande.
Après un dernier voyage en Angleterre (1394), il se retire dans le Hainaut.
On
ignore la date de sa mort.
PRINCIPALES ŒUVRES
L'oeuvre lyrique de Froissart représente un total d'environ 25 000 vers.
On notera son goût particulier pour le «ditié
», sorte de récit lyrique constitué
de vers à rimes plates, parmi lesquels s'intercalent des poèmes à forme fixe.
Méliador.
Ce roman d'environ 30 000 vers reprend le thème de Lancelot.
Une fille de roi, voulant choisir un mari,
impose d'innombrables épreuves à ses prétendants.
Au bout de cinq ans, l'un d'eux réussit à lui plaire.
Chroniques.
Editées pour la première fois en 1495.
1370 et 1373, avec une sympathie marquée pour les Anglais, il fut remanié Le livre I est de beaucoup le plus
étendu.
Rédigé une première fois, entre Phébus.
Folie de Charles VI.
L'Angleterre en 1395.
Assassinat de Richard II.
Marchès.
Soulèvement populaire chez les Anglais.
— III.
(1385-1388).
Contrecoups de la guerre en Espagne et au
Portugal.
La cour d'Orthez.
— IV.
(1388-1400).
Entrée d'Isabeau de Bavière à Paris.
Mort de Gaston I.
(1325-1377).
Mariage d'Edouard III et de Philippine de Hainaut.
Sacre de Philippe de Valois.
Invasion de la France.
Crécy.
Les six
bourgeois de Calais.
Bataille de Poitiers.
Histoire d'Etienne Marcel.
Règne de Charles V.
Duguesclin.
Les Anglais
progressivement refoulés.
— II.
(1377-1385).
Troubles en Flandre.
Les routiers et leur chef Aymerigot après 1376
dans un sens plus favorable à la France.
UN HISTORIEN SUPERFICIEL
De celui que Montaigne appelait « le bon Froissart », la postérité a surtout retenu les Chroniques.
Pourtant, selon le
même Montaigne, Froissart se classe parmi les historiens « fort simples », et non parmi les « excellents ».
En effet,
bien qu'il ait la prétention de rechercher les causes, et bien qu'il affirme son dédain pour ce qui est « chronique et
non histoire », il porte peu.
d'intérêt aux combinaisons politiques, aux conditions de la vie économique et sociale.
Il
ne se donne pas la peine de faire la critique des témoignages, ni de les confronter avec les documents
authentiques.
Il lui arrive de reprendre tout simplement les récits de son prédécesseur Jean Le Bel.
Certaines de ses
pages les plus admirées, comme l'histoire des bourgeois de Calais, n'ont pas d'autre source.
Entiché d'idéal chevaleresque, il ferme les yeux sur l'anarchie sanglante dont le monde lui offre le spectacle.
Il ne
veut voir partout qu'héroïsme et prouesse.
Cet honnête homme ne sait pas faire la différence entre les exploits
véritables et les actes de brigandage.
On le sent plein de considération pour le chef de bande Aymerigot Marchès.
Il
ne prend pas conscience du déclin de la chevalerie.
C'est un esprit anachronique et frivole.
UN CHRONIQUEUR ÉBLOUISSANT
Poussé par la curiosité « de voir les merveilles de ce monde, d'ouïr et de savoir nouvelles s, il à voyagé partout,
entrecoupant ses voyages de haltes laborieuses et s'enfermant alors dans ce qu'il appelait sa forge, « pour travailler et forger en la noble matière du temps
passé ».
Il excelle à reproduire avec un dessin précis et des couleurs vives les scènes qui ont frappé ses regards ou son
imagination : cortèges, réceptions, tournois, batailles.
Il aime les péripéties romanesques.
Il a le sens du drame.
Ses
descriptions ne sont jamais froides.
Il les anime de son émotion, de sa pitié, de son enthousiasme.
Pour la sûreté du
coup d'oeil, l'art de camper une scène, il est comparable à, Retz et à, Saint-Simon.
Mais il possède, ce que ces
grands seigneurs n'ont pas, le sentiment poétique et le don de s'émerveiller..
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