GEORGES DUHAMEL: vie et oeuvre
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GEORGES DUHAMEL (né en 1884)
Parisien de naissance, GEORGES DUHAMEL est fils d'un homme qui entreprit, à quarante ans passés, des études de
médecine.
Lui-même voulut à son tour devenir médecin.
Il était encore étudiant, quand, avec plusieurs camarades, il
fonda « l'Abbaye, groupe fraternel d'artistes ».
Cette expérience de vie communautaire dura peu.
Mais elle fut
capitale pour la formation du jeune écrivain.
De 1907 à 1914, Duhamel publia dix volumes.
Il fit la guerre dans le
service de santé.
En 1918, il obtint le prix Goncourt pour son livre Civilisation.
Depuis 1920, il a pratiquement
abandonné la médecine pour le métier d'écrivain et ses à-côtés : enquêtes et conférences dans le monde entier.
De
1935 à 1937, il a dirigé Le Mercure de France.
Cet esprit généreux, largement ouvert à toutes les formes de la
culture, épris de théâtre et de musique, apparaît comme l'incarnation même de l'humanisme moderne.
PRINCIPALES ŒUVRES
Vie des martyrs (1917).
Civilisation (1918) : récits de guerre.
Vie et aventures de Salavin (5
volumes, 1920-1932).
Histoire d'un homme honnête et simple, mais tourmenté, malheureux, pitoyable.
Malgré ses faiblesses
et ses erreurs, il reste sympathique par son effort, d'ailleurs vain, pour sortir de sa médiocrité
morale.
Scènes de la vie future (1930) : ouvrage dirigé contre la civilisation américaine.
Chronique des
Pasquier (10 volumes, 1931-1945).
C'est l'histoire d'une famille, « le clan Pasquier », qui est un peu la famille de l'auteur lui-même.
Le septième volume,
Cécile parmi nous, constitue l'un des plus beaux hommages qui aient jamais été rendus à l'art musical.
SON IDÉAL HUMANITAIRE
Il a médité les leçons de Tolstoï, Jaurès, Romain Rolland.
Plus tard, étant chirurgien dans une ambulance de guerre, il
a vu de près le spectacle de la souffrance.
Son expérience de médecin.
l'a introduit dans le monde secret des âmes,
lui a enseigné la compréhension et d'indulgence.
Il traite les héros de ses romans avec la même cordialité que ses
malades.
Il les connaît comme des êtres imparfaits.
Mais il les respecte en ce qu'ils ont d'estimable et, s'il s'apitoie
sur eux, il le fait sans mépris ni dédain.
Il constate que « le monde est désordre ».
De cette constatation, il tire une morale d'action et de solidarité.
Comme
son héros Laurent Pasquier, il a choisi de travailler « pour l'ordre et pour l'équilibre ».
Il s'emploie à, développer le
sentiment de la fraternité humaine, à, préserver les valeurs spirituelles, à défendre la civilisation contre les dangers
qui la menacent.
Parmi ces dangers, il a dénoncé surtout l'asservissement à, la machine et la discipline totalitaire.
SON TALENT DE CONTEUR
Il conte avec beaucoup d'agrément, dans un style d'une irréprochable pureté.
Nulle sécheresse, nulle froideur.
Sa
richesse d'imagination et son pouvoir de sympathie l'en préservent.
Le pathétique est chez lui discret, loyal et n'agit
jamais par surprise.
Bien qu'il ne nous cache rien des drames de la vie et qu'au fond de sa pensée, on puisse déceler
un certain pessimisme, la lecture de son.
Oeuvre ne laisse aucune impression de tristesse, car il ignore les
sentiments amers et le découragement.
Ses deux grandes oeuvres, Salavin et Les Pasquier, sont en même temps que des tableaux de moeurs une épopée
de l'homme moderne.
Ces vastes ensembles se développent librement sans suivre un plan.
rigide.
Ils sont constitués
d'épisodes qui diffèrent de nature et de ton, un peu comme les mouvements d'une symphonie.
Le dialogue y tient
une grande place.
Duhamel serre la réalité de très près, et son réalisme n'est jamais déformateur.
C'est ici que l'on
peut le mieux constater l'atténuation et l'humanisation de l'esthétique réaliste dans le roman du XXe siècle..
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