Gilles CORROZET (1510-1568) - Du renard et du singe
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Gilles CORROZET (1510-1568) - Du renard et du singe En un beau champ les bêtes s'assemblèrent Afin d'élire et faire un nouveau roi ; Aucuns d'entre eux le concile troublèrent, Voulant n'avoir prince, juge, ni loi. Un singe y vint, qui fit mille souplesses, Danses et sauts, dont fut si bien voulu Que d'un accord, pour telles gentillesses, Fut le grand roi par-dessus tous élu. Quelque renard sur ce roi envieux, Pour le tromper, lui dit ainsi : "Cher sire, je sais ci près un trésor précieux Qui appartient à votre haut empire." Selon son dit, aux champs l'accompagna, Où lui montra une fosse profonde. "Là-bas, dit-il, le feu roi épargna Tous les trésors et richesses du monde." Le singe y crut, et bas il descendit Tout aussitôt fut pris et arrêté, Dont se plaignait et le renard lui dit, En reprochant son instabilité "Toi, non sachant, nous veux-tu dominer, Qui lâchement t'es laissé ainsi prendre ?" Certes, qui veut son fait ainsi mener Sans jugement, il est trop à reprendre.
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