Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou (1959), « Faction », dans une lettre datée de Nîmes, le 25 mars 1915.
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Guillaume Apollinaire, Poèmes à Lou (1959), « Faction », dans une lettre datée de Nîmes, le 25 mars 1915.
[Engagé volontaire pendant la première guerre mondiale, Apollinaire est affecté à Nîmes et entretient une correspondance avec Louise de Coligny qu'il a rencontrée en 1914. Une partie de ces lettres seront publiées en 1947 sous le titre Ombres de mon amour, puis en 1959 sous le titre Poèmes à Lou.]
Je pense à toi ma Lou pendant la faction
J'ai ton regard là-haut en clignement d'étoiles
Tout le ciel c'est ton corps chère conception
De mon désir majeur qu'attisent les rafales
Autour de ce soldat en méditation
Amour vous ne savez ce que c'est que l'absence
Et vous ne savez pas que l'on s'en sent mourir
Chaque heure infiniment augmente la souffrance
Et quand finit le jour on commence à souffrir
Et quand la nuit revient la peine recommence
J'espère dans le Souvenir ô mon Amour
Il rajeunit il embellit lorsqu'il s'efface
Vous vieillirez Amour vous vieillirez un jour
Le Souvenir au loin sonne du cor de chasse
O lente lente nuit ô mon fusil si lourd
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