Gustave FLAUBERT - L'éducation sentimentale
Extrait du document
«
DIFFICULTÉS...
CONSEILS...
PROPOSITIONS...
La difficulté tient, dans ce texte, à l'absence apparente de sujet : personne n'agit vraiment, même pas Frédéric, simple
regard.
C'est justement cette absence qu'il s'agit de souligner, de commenter, d'interpréter.
On sera alors sensible aux
émotions qui se dégagent des objets et des êtres et aux symboles qu'ils dissimulent.
Une première démarche possible :
comparez le premier et le second paragraphe de cette description.
Remarquez vous une progression ?
Suggestion : recherchez les associations possibles entre le nom « Dambreuse » (ses sonorités, les mots qu'il peut
évoquer) et le décor décrit dans le texte.
Une robe de taffetas est une robe confectionnée dans un précieux tissu de
soie.
À quel endroit du commentaire pourriez-vous introduire ce détail.
Quel pouvoir évocateur a la soie ?
Introduction
L'histoire de Frédéric Moreau dans l'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert est celle d'un échec.
Échec à
transformer sa vie en action.
Encore moins en héroïsme.
Reste le regard que le héros promène sur le monde, signe de
son incapacité à s'en saisir.
C'est au contraire lui qui paraît saisi, comme dans cette page essentiellement descriptive,
par les objets d'un luxe raffiné dont s'entoure une des reines de la haute société parisienne, Mme Dambreuse.
C'est que les objets, en l'absence de tout véritable événement, prennent le devant de la scène, repoussant dans
l'ombre les humains.
Ces objets ont alors valeur de symboles.
Symboles des rêves de Frédéric et symboles des
aspirations de l'écrivain à transformer la vie en art.
On retiendra donc dans le texte trois aspects principaux :
1.Le point de vue de Frédéric.
2.Les caractères d'un décor somptueux.
3.La confusion entre les êtres et les objets.
I.
Le point de vue de Frédéric
1.
Découverte
• D'emblée le récit (l'aventure, l'action) se fige en description (regard) : « Frédéric s'avança dans le salon.
// La
lumière était faible...
» (l.
1-2).
Dès cet instant, Frédéric n'est plus qu'un regard à travers lequel le lecteur découvre le
salon de Mme Dambreuse.
(Passage du passé simple à l'imparfait.)
• Découverte progressive :
mouvement circulaire du regard d'abord vers les lampes, puis vers les fenêtres et les murailles ; regard arrêté par
quelques objets, une glace, une table ronde ; mouvement de pénétration du regard dans l'espace : regard d'abord
arrêté par l'ombre, puis attiré plus avant dans le salon par les lumières, vers la tache lilas de la robe de Mme
Dambreuse.
• Mouvement du regard que traduit le mouvement même de la phrase.
Ex.
: première phrase du second paragraphe.
Expansion de la phrase simple par une accumulation de compléments
d'objet du verbe « distinguer » : « puis...
» « et, un peu plus loin.,.
».
2.
Sensations
• Frédéric vit dans la sensation.
Un seul verbe de perception le signale (« Il distingua », l.
9) mais toute la description
suggère indirectement (« On entendait », l.
7) les émotions du personnage.
Tout est vu et ressenti et particulièrement
:
— les jeux de l'ombre et de la lumière.
Réseau d'oppositions : « La lumière était faible, // malgré les lampes...
» // «
trois larges carrés d'ombre noire » (l.
2-3-4) ; « des habits noirs, // puis une table ronde éclairée » (l.
9) ; le jeu des
couleurs et des matières : « ombre noire »,
« théière d'argent », « habits noirs », « taffetas lilas », « mousseline » (toile de coton claire) ; les bruits.
Suggérés par
les allitérations : les sifflantes pour le murmure des voix (samovar, glace, discrètes, s'élevait), les gutturales et les
dentales pour les escarpins (« On entendait des escarpins craquer sur le tapis », l.
7-8).
3.
Fascination
• L'absence de notations concernant les réactions de Frédéric manifeste (« en creux ») sa fascination : Frédéric est
comme hypnotisé par ce qu'il découvre dans ce haut lieu de la mondanité.
Le regard ainsi s'arrête, pris au piège par les
objets, leur reflet, l'ombre et la lumière, puis il est capté (et captivé) par la vision de.
Mme Dambreuse.
Si la
description s'attarde sur elle, dans la dernière et longue phrase qui clôt le second paragraphe, c'est que Frédéric est
pris sous le charme, dans une attitude contemplative qui lui est coutumière.
• Mais, sous ce regard, la réalité devient presque irréelle et la perfection de Mme Dambreuse figée comme dans un
tableau (« tranquille comme une œuvre d'art », l.
15).
Elle est finalement l'aboutissement, la conclusion irréprochable
du décor somptueux qui l'entoure.
II.
Un cadre somptueux
On ne peut s'empêcher en lisant la description de l'hôtel Dambreuse de penser à ces deux vers de « L'invitation au
voyage » de Baudelaire :.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Résumé: L'Éducation sentimentale de GUSTAVE FLAUBERT
- Gustave Flaubert, L'Éducation sentimentale (1869)
- L'Éducation sentimentale de Gustave Flaubert
- Flaubert, L'Éducation sentimentale, 1re partie, chapitre 5 - Il passait des heures à regarder...
- FLAUBERT - Éducation sentimentale - deuxième partie