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Hippolyte Taine

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Hippolyte Adolphe Taine est né à Vouziers (Ardennes) en 1828. Il mourut à Paris en 1893. Ses soixante-cinq années de vie ont été remplies par une seule passion : le travail. On ne trouve pas dans toute la littérature française de biographie plus simple, de vie plus limpide. Il naquit, travailla et mourut. Une enfance difficile, un pays natal grave et mélancolique, des études sévères accentuèrent encore son goût pour un certain sérieux. Lui-même s'en est rendu compte et, chercheur obstiné des causes, il en a rendu responsable son époque : "Aujourd'hui la lutte est partout, et aussi le sérieux triste.... La vie n'est plus un salon où l'on cause, mais un laboratoire où l'on pense. Croyez-vous qu'un laboratoire ou un concours soient des endroits gais ?" Ces lignes furent écrites pendant la période la plus brillante et la plus douce du second Empire, au temps des opérettes d'Offenbach et des bals de Compiègne. La gaieté, c'est comme la nourriture des auberges espagnoles, il faut l'apporter avec soi. La postérité a fait rudement payer à Taine le soin qu'il avait pris de modeler son portrait : celui d'un savant à la triste figure. Elle se détourne de lui. De nos jours aucun critique, surtout s'il ne l'a pas lu, n'oserait imprimer son nom sans faire remarquer combien ses théories sont "dépassées". Les quelques fidèles de Taine, il faut les chercher chez les écrivains. Colette, qui ne prodigue pas ses admirations, a rendu hommage à Taine voyageur. Philippe Soupault, poète surréaliste, affirme qu'on le découvrira un jour comme on a découvert Stendhal. Taine "touriste" est très supérieur à Stendhal.

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