Irlande théâtre
Publié le 30/10/2022
Extrait du document
«
~E (théâtre en).
l'Irlande a conquis
son autonomie culturelle et théâtrale au
début du xxe siècle : ses écrivains se sont mis
alors à puiser dans le fonds gaélique confronté aux problèmes sociaux de l'époque
pour produire des œuvres fortes autant que
pittoresques.
Mais bien avant, aux XVIIIe et
xixe siècles, l'Irlande avait été le grand four-
nisseur des plus grands auteurs dramatiques
britanniques.
t
Une pépinière d'acteurs
et de dramaturges
On ne sait à peu près rien du domaine
théâtral à l'époque gaélique ancienne, de
culture plus narrative que dramatique.
Après la colonisation, Dublin devint très
vite un centré important avec la création du
théâtre de Werburh Street en 1637 qui connaît, sous le régime de Cromwell, le sort des
autres salles britanniques.
Une fois fondé le
Smock Ailey Theatre (1662), un puis plusieurs._établissements majeurs s'installent de
façon permanente: Aungier Street (17331746), Crow Street (1758-1821), le Royal
Theatre qui lui succède jusqu'aux années
soixante, l'Adelphi (1823) rebaptisé Oueen's
en 1844, reconstruit en 1908.
La province a
suivi, bien que plus modestement : Cork dès
1713, Belfast en 1730, Waterford en 1737,
Galway en 1739.
Mais ce ne sont là, en fait,
y compris à Dublin, que des annexes de
Londres et il fa ut attendre la fonda tian du
théâtre de l'Abbaye* en 1904 pour avoir une
institution vraiment nationale avec laquelle
viendront ensuite rivaliser, dans la capitale,
The Gate* (1930) ainsi que les supports multiples du Dublin Theatre Festival, les troupes : d'amateurs du sud, les réalisations du
nord : Ulster Literary Theatre au début du
siècle, ,Northern Drama League dans les
années vingt, Lyric Players de Belfast (1951),
Frield Day Theatre Company de Derry
(1980) où officie Brian Friel*.
Ce lien avec
Londres, à l'époque coloniale, n'arrête pas
pour autant la créativité irlandaise.
Aux XVIIIe
et XIXe siècles, l'Irlande fournit à l'Angleterre
une pléiade d'acteurs célèbres dans laquelle
on notera: Charles Macklin (1699-1797),
Spranger Barry (1719-1777), William Charles Macready (1792-1873), Tyrone Power
(1797-1841), Harriet Smithson (1800-1854),
que Berlioz épousa.
Elle lui donne, surtout,
ses plus fameux dramaturges, sinon dans le
domaine tragique où il n'y a guère lieu de
mentionner, à l'époque romantique, que
l'auteur de Bertram (1816), Charles Robert
Maturin (1782-1824) et celui de Virginius
(1820), James Sheridan Knowles (1784-
1862), au moins dans la comédie, où les
noms sont légion: William Congreve*,
Georges Farquhar*, Arthur Murphy (17271805), Oliver Goldsmith*,: Hugh Kelly
(1739-1778), John O'Keeffe, le maître de
l'opérette (1743-1833), Richard Brinsley
Sheridan*, Dion Bouciczault*, Oscar Wilde*,
George Bernard Shaw*.
La plupart de ces
auteurs ont, dans une œuvre ou dans ,une
autre, déjà utilisé le matériau proprement
irlandais, mais ce qui importe sans doute
davantage est le type particulier de rire
qu'ils introduisent, le comique de minoritaires à la recherche d'une impossible insertion, observateurs minutieux des déviances,
satiristes caustiques d'une société qui les
rejette, philosophes sans illusions présentant-une vision plus absurde et plus d~sespérée que celle de leurs confrères de la
métropole, qui annonce le risus purus de
Samuel Beckett*, cet : autre Irlandais
- .,
'
expatne.
•
i'
Un théâtre national
Le matériau irlandais triomphe avec la
mise en place d'un théâtre national dont les
acteurs continueront d'avoir une réputation
qui dépassera les frontières; à l'Abbaye:....
»
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