Isaac HABERT (1560-1615) - Ah ! que je suis fâché ! maudit soit le réveil
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Isaac HABERT (1560-1615) - Ah ! que je suis fâché ! maudit soit le réveil Ah ! que je suis fâché ! maudit soit le réveil Qui me prive du bien dont j'avais jouissance Cette nuit en songeant. Las ! depuis ma naissance, Je n'ai point eu de bien à celui-là pareil. Il me semblait qu'Amour, ennemi de tout deuil, Une moisson de fleurs versait en abondance, Dessus nos corps unis d'une ferme alliance. Ô songe délectable, ô gracieux sommeil ! Que d'amour, que d'appas, que de douces blandices, Que de ris, que d'ébats, que de molles délices, Que de naissantes morts, que de jeux amoureux ! Que de baisers confits en sucre, en ambroisie ! De ces plaisirs, dormant, j'avais l'âme saisie. Fut-il jamais en songe un amant si heureux !
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