Islam et théâtre - Judaïsme et théâtre
Publié le 30/10/2022
Extrait du document
«
IS
QUES (le théâtre dans les pays).
Il s'agit d'une comrr1unauté formée de
750 n1illions,dë croyants dont là civilisation
varie selon le ca�actère ethnique et culturel
du pays intéressé·.
Des pays comme l'Inde*,
la Malaisie* et l'Indonésie* ont gardé leur
héritage théâtral très riche tout en adoptant
l'islam mais on peut remarquer l'absence de
grandes œuvres dramatiques dans les pays
islamiques, due probablement à un manque
de mythologie.
Les mythes relèvent en effet
de la tradition orale.
Les raisons d'une absence
Il existe divers points de vue sur la réti
cence à l'égard du théâtre dans le contexte
islamique.
Certains la justifient par le fait
que le musulman n'a pas de conflit intérieur.
Sa conception autocratique de Dieu et sa
soumission au destin lui font considérer
l'honune comme un tout qui ne se révolte
jamais contre la puissance éternelle i"' le
héros dramatique n'essaie pas de prendre sa
vie en main car il sait que la seule puissance
qui le dépasse est celle de Dieu.
Un autre
point de vue se fonde sur la structure sociale
de la société arabe, nomade à l'origine et
donc moins apte à développer un théâtre
stable qui ne se développe bien qu'en milieu
urbain.
On avance� aussi comn1e argument
la nature de la langue arabe, une langue lit
téraire artificielle et pétrifiée, qui ne se prête
donc pas à la représentation théâtrale.
Les
auteurs dramatiques musulmans contempo
rains sont conscients de ce problème et s'ef
forcent d'utiliser la langue parlée, celle des
tribus, des paysans.
Un dernier point de vue
essayant d'expliquer le manque d' œuvres
dramatiques d'inspiration islamique suggère
que l'interdiction de représenter figurative
ment les créatures en serait la cause.
Or,
dans le Coran, il ne se trouve aucune indica
tion à ce sujet.
Cette interdiction est le résul
tat de l'interprétation faite par des puristes
qui attribuent à Mohammed des paroles
allant dans ce sens.
Des formes populaires de spectacle
Dans les pays islamiques, que l'on y parle
arabe, persan ou turc, il existe des points
communs entre les formes préthéâtrales.
En
effet; dans chaque pays les conteurs profes
sionnels étaient l'occasion du spectacle.
On
les appelait ravi en arabe, meddah �en turc,
naqqal en persan, houlki hikaye en ouzbek,
fdaoui en arabe de Tunisie.
Parfois, .ces con
teurs s'accompagnaient d'un instrument tels
mouhadditin
chair
les
Turkistan,
au
les bakchi
.,
en Egypte, achoug en Turquie et en Azerbaïdjan.
En Perse et en Irak, les conteurs
sont quelquefois deux et produisent un dialogue.
C'est le cas des souhan-veri en Perse
et des al-masrah al-ihbari en Irak.
D'autres
fois encore, les conteurs sont des montreurs
d'images comme le furent les perd�dari en
Perse, ou ce qu'on appelait sandouq'l al-dunia
1
ou encore sandouk !1gayib pour les enfants,
ainsi que les faldjian-i mousavvir des Otto
mans.
Un autre point commun est constitué par
l'existence du théâtre d'ombres et de ma
par
adopté
fut
turc
rionnettes.
Le I(aragëz*
.,
les Syriens, les Egyptiens, les Tunisiens, les
Algériens et les Libyens.
Les Tures dispo
saient de différents., types de marionnettes à
gaine et à fils, les Egyptiens avaient Aragoz,
les Azerbaïdjanais le kilim-arast les Perses le
haime-i shebbazi (à fils) et Kechel Pehlavan (à
gaine).
Au Turkistan et en Ouzbékistan on
connaissait surtout le tchadar hayal (à fils) et
..,
le ka! kortchak (à gaine).
'
En outre, dans les pays islamiques, lès
danseurs et danseuses professionnels étaient
aussi acteurs et actrices.
Les danseurs
étaient parfois déguisés en femrr1es 'comme
les kotcheks turcs et les bétchés du Turkistan.
D'autres fois, si le rôle l'exigeait, les danseu�
ses se déguisaient en hommes.
Ces danseurs
étaient parfois associés à des bouffons, ainsi
en Turquie
djourdjounabaz,
les
et
kotcheks
les
.,
en Egypte les danseuses publiques et les
bouffons.
Dans certains pays, on voit un
spectacle mêlé de danses, de chants et de
farces.
Il porte le nom de samir chez les Ara
bes.
Chez les Bédouins du Sinaï, il y avait
deux sortes de samir .: er-raza où des poètes
improvisaient, et el-khojar ou des poètesses
remplissaient cette fonction.
D'autres for
mes de spectacles s'appelaient masrah'l bsat
et al-halqa* (le cercle) chez les Arabes.
Dans
les pays où l'on parlait persan ou turc,
c'étaient des temashahs.
�
La comédie populaire improvisée, les· far
ceurs et les bouffons étaient très répandus.
On les appelait louti en Iran,,.
moqalid en Afghanistan, mouhabbazin en Egypte.
Pour ce
qui est de la comédie improvisée elle a a1:1ssi
son appellation propre : ru-howzi en Iran,
ortaoyunu* en
Turquie et moqoladi en Afgha-·
,
.1
nistan.
,+
..
.J
-
..,
..
J.
1
tes musulmans· et le théâtre occidental
.,._
..
,.
:
r-
--,
Au cours du deuxième tiers du XIX; siècle,
le monde musulman a découvert le.
théâtre
de type occidental.
Les premières tentatives
ont lieu en Turquie, en Azerbaïdjan et au
Liban.
Des
pays
comme
l'Algérie,
la
Tunisie
,.
et l'Egypte furent irtfluencés par le théâtre
français et anglais tandis que le théâtre russe
eut de .l'effet sur celui cl'Azerbaïdjan, du
Turkménistan et de I'Ot1zbékistan.
Dans un
groupe de pays, on s'est mis à construire des
théâtres et à former des troupes permanen
tes alors qu'-ailleurs ce ..
sont les auteurs dra
matiques qui sont apparus au premier plan.
C'est ainsi qu'au Pakistan il y a eu des
auteurs dramatiques de valeur mais jamais
une activité théâtrale parallèle.
, 1
Dans certains pays islamiques, le théâtre
de type occidental ne s'est jamais déve
1
loppé.
C'est, en,.
particulier, le cas de 1 Arabie
Saoudite, des Emirats et de la 1Jordanie.
Le
I(oweït adopte .E:ette fom-1e de théâtre en
1936.
Les républiques musulmanes , Studies in Islamic History· and
Civilization in Honour of Proféssor
David
Leiden,
.
.
Ayq.1011;,
.
_,
_,
&
1986.
ISRAËL (le théâtre en).
Implanté dans une
population mélangée de plus de cinq mil
lions d'habitants parlant en tout une crn..
quantaine de langues, soumis à.
une tension
politique explosive, le théâtre israélien est
l'un des plus dynamiques tant par sa fl;-é.
.
.
,
quentatlon que par son reperto1re qui se
partage entre des adaptations, des __:>pièces
> et des pièc�s isrç.éliennes (en
majorité).
i....
»
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