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Jacques GOHORRY (15xx-1576) - Chanson (3)

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Jacques GOHORRY (15xx-1576) - Chanson (3) Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. L'autre hier, trouvai Sylvette, Son petit troupeau gardant : Quand je la trouvai seulette, S'amour allai demandant. Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. "A quoi pensez-vous, bergere En cette fleur de quinze ans? La beauté passe légere, Comme la rose au printemps. "Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. "Fille qui ne fait ami De tout son desir content, On ne fait cas ni demi De son teint, de son corps gent." Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. "Il vous donnera ceinture Demi-ceint ferré d'argent, Rouge cotte, et la doublure Plus que l'herbe verdoyant." Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. "À la feste aurez la danse Et le joyau triomphant." Lors vis à sa contenance Qu'elle s'alloit échauffant. Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. Répond qu'elle est si jeunette, Que n'entend mon preschement ; Mais qu'on dit qu'en amourette N'y a que peine et tourment. Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs, Depuis, l'épie au passage, Tant que la trouvai filant À l'orée du bocage, Près de son troupeau beslant. Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. "Dieu gard', dis, la filandiere, Et celui qui la surprend ! " Elle regarde derriere, Et un doux salut me rend. Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que des champs. "Voici un chapeau de paille, Un couvre-chef tavolant ; Combien que le don peu vaille, Le coeur est franc et vaillant." Adieu. ville. vous command ; Il m'est plaisir que des champs. Je l'affuble, et lui déclaire Que de soif allois mourant ; Me moue à la source claire, Où lui dis le demeurant: Adieu, ville, vous command ; Il n'est plaisir que clos champs.

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