Jacques PELLETIER DU MANS (1517-1582) - L'alouette
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Jacques PELLETIER DU MANS (1517-1582) - L'alouette Alors que la merveille aurore Le bord de notre ciel colore L'alouette, en ce même point, De sa gentille voix honore La faible lumière qui point. Tant plus ce blanc matin éclaire Plus d'elle la voix se fait claire ; Et semble bien, qu'en s'efforçant, D'un bruit vif elle veuille plaire Au soleil qui se vient haussant. Elle guindée de zéphire, Sublime, en l'air vire et revire Et déclique un joli cri Qui rit, guérit et tire l'ire Des esprits, mieux que je n'écris. Soit que Junon son air essuie, Ou bien qu'elle se charge de pluie, En haut pourtant elle se tient. Et de gringoter ne s'ennuie, Fors quand le neigeux hiver vient. Même n'a point la gorge close Pour avoir sa nichée éclose ; Et en ses chants si fort se plait Que vous diriez que d'autre chose Ses alouetteaux elle ne paît. En plein midi, parmi le vide Fait défaillir l'oeil qui la guide, Puis tantôt comme un peloton, Subit en terre se dévide, Et pour un temps plus ne l'oit-on.
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