Jean de SPONDE (1557-1595) - Si c'est dessus les eaux que la terre est pressée
Extrait du document
«
Jean de SPONDE, « Si c est dessus les eaux que la terre est pressée ».
1.
Si c'est dessus les eaux que la terre est pressée,
2.
Comment se soutient-elle encor si fermement,
3.
Et si c'est sur les vents qu'elle a son fondement,
4.
Qui la peut conserver sans être renversée ?
5.
Ces justes contrepoids qui nous l'ont balancée
6.
Ne penchent-ils jamais d'un divers branlement ?
7.
Et qui nous fait solide ainsi cet élément,
8.
Qui trouve autour de lui l'inconstance amassée ?
9.
Il est ainsi, ce corps se va tout soulevant
10.
Sans jamais s'ébranler parmi l'onde et le vent,
11.
Miracle non pareil ! si mon amour extrême,
12.
Voyant ces maux coulants, soufflants de tous côtés,
13.
Ne trouvait tous les jours par exemple de même
14.
Sa constance au milieu de ces légèretés.
Jean de SPONDE (1557-1595) : poète baroque.
Élevé dans un milieu protestant et austère, brillant élève, il reçoit de la mère de Henri IV, une bourse d'étude.
Il se
tourne vers la littérature profane : il traduit Homère en latin et compose des poésies érotiques.
En 1582, il lit les
psaumes et en est profondément marqué.
Sa vie prend une orientation religieuse et il rédige ses œuvres majeures :
Méditations sur les psaumes et Essai de quelques poèmes chrétiens.
« Si c'est dessus les eaux que la terre est pressée ».
Sonnet > forme fixe composée de quatorze alexandrins, organisés en deux quatrains à rimes identiques embrassées
(ABBA ABBA) + de deux tercets.
Rimes du type CCD, EDE dans les tercets > sonnet français.
Alternance respectée entre les rimes féminines (qui se terminent par –e, -es, -ent) et les rimes masculines.
I- Stabilité malgré l’inconstance
A- Nature et mouvement
• « Si c'est dessus les eaux que la terre est pressée » ;
- Allitération en [s] : « si » ; « c’est » ; « dessus » ; « pressée ».
- Assonance en [ai] : « c’est » ; « les » ; « est ».
• Hypothèse au vers 1 + vers 3 qui conduit à une question au vers 2 et 4.
Expliquez le sens de ces questions.
• Champ lexical de la nature : « les eaux » ; « la terre » ; « les vents »…
• Personnification de la terre.
Ex : « la terre est pressée » ; « se soutient-elle »…
• Opposition entre ce qui exprime le mouvement, le basculement et la solidité.
Ex : « pressée » ; « les vents » ; « renversée » vs.
« si fermement » ; « son fondement »…
Cf.
« Qui la peut conserver sans être renversée ? » :
- Assonance en [é] : « conserver ; renversée ».
- Allitération en [s] : « conserver ; sans ; renversée ».
- Expliquez cette question…
B- Inconstance
• Strophe 2 : 2 interrogations.
• Champ lexical du mouvement.
Cf.
« balancée » ; « penchent » ; « branlement » ; « inconstance »..
»
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