Jean LORRAIN (1855-1906) (Recueil : L'ombre ardente) - D'après un Jacquemain
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Jean LORRAIN (1855-1906) (Recueil : L'ombre ardente) - D'après un Jacquemain C'était un grand bois calme aux troncs baignés d'azur. Une tête d'angoisse aux yeux d'illuminée Flambants et bleus, pensive et de pleurs ravinée, S'y dressait, fleur de songe, au fond du clair-obscur. Tête de sainte errante ou de suppliciée ... Une énorme couronne au bois piquant et dur, La couronne du Christ étreignait ce front pur Et doux, striait de sang la face extasiée. Et tandis que les yeux allumés de ferveur Défaillaient et brûlaient, à la fois fous et vides, Entre ses pauvres mains de bleus chardons rigides S'écrasaient sur sa robe à la place du coeur. Oh ! ces yeux suppliants, enivrés et livides, De femme au front saignant d'épines, ô Douleur !
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