Jean LORRAIN (1855-1906) (Recueil : L'ombre ardente) - La Chimère
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Jean LORRAIN (1855-1906) (Recueil : L'ombre ardente) - La Chimère Pour Gustave Moreau. La Chimère indomptable aux yeux profonds et bleus, Abîmes rayonnants dans un visage d'homme, Des lointaines Memphis aux Babels qu'on renomme, Droite, appuie au Zénith ses quatre pieds en feux. Son poitrail qui se cabre et ses jarrets nerveux Emportent par le gouffre, où l'air siffle et s'enflamme, Lascif et douloureux, un souple corps de femme Nue et flottant dans l'ombre entre ses lourds cheveux. Les crins d'or de la bête et la toison d'aurore De la femme en extase, embrasant l'air sonore, Font une aube de gloire au fond du ciel obscur. Le vertige les tord et, dardant sa prunelle, Les bras autour du cou du monstre aux yeux d'azur, S'enfonce dans la nuit la Rêveuse éternelle.
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