Jean-Paul SARTRE « J'aime New York... » (Situations III, 2)
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Vous ferez de ce texte un commentaire composé dans lequel vous étudierez, par exemple, comment l'auteur a progressivement modifié son regard sur New York, parvenant à construire une vision attachante de cette ville.
Il s'agit comme souvent d'un texte en prose mais à forte teneur poétique, décrivant un paysage à travers le regard d'un spectateur privilégié. Le devoir, comme le suggère l'intitulé, s'attachera donc à analyser la description, mais aussi les sentiments du narrateur. Ces deux centres d'intérêt peuvent fournir le plan. Ici on commencera par le point de vue de Sartre, puisque sa peinture de la ville découle de son évolution personnelle. Soyez attentif à la date du texte : Sartre ne découvre le Nouveau Monde qu'en 1945. Il ne connaît alors que les villes européennes, peu modernes. Tenez compte de cet élément pour comprendre ses réactions.
Envoyé aux USA comme correspondant des journaux Le Figaro et Combat en 1945, J.-P. Sartre découvre un univers moderne, totalement différent de ce qu'il connaissait en Europe. Une série d'articles regroupés ensuite dans Situations III rend compte de cette expérience. Dans un passage consacré à New York, l'auteur narre sa rencontre avec l'urbanisme américain, en exposant comment il passa de la surprise réticente à l'amour, et en nous offrant une description très personnelle de cette ville. Comme beaucoup d'Européens, J.-P. Sartre fut sans doute choqué dans ses goûts et ses habitudes à la vision des bâtiments grandioses de New York. En 1945 en effet, à Paris comme ailleurs sur le vieux continent, les immeubles conservent des tailles modestes et ne constituent pas d'énormes blocs comme à Manhattan. Habitué aux maisons d'architecture variée parce que datant de siècles différents, aux toits bas et propices aux promenades à pied, il éprouva une certaine surprise devant les « ensembles massifs », les « grandes perspectives » (l. 2), les « façades » (l. 3) identiques à l'infini, les formes géométriques austères (l. 6) et monotones, enfin les rues dont la taille supprime toute intimité.
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