Jean RICHEPIN (1849-1926) (Recueil : La chanson des gueux) - La flûte
Extrait du document
Jean RICHEPIN (1849-1926) (Recueil : La chanson des gueux) - La flûte Je n'étais qu'une plante inutile, un roseau. Aussi je végétais, si frêle, qu'un oiseau En se posant sur moi pouvait briser ma vie. Maintenant je suis flûte et l'on me porte envie. Car un vieux vagabond, voyant que je pleurais, Un matin en passant m'arracha du marais, De mon coeur, qu'il vida, fit un tuyau sonore, Le mit sécher un an, puis, le perçant encore, Il y fixa la gamme avec huit trous égaux ; Et depuis, quand sa lèvre aux souffles musicaux Éveille les chansons au creux de mon silence, Je tressaille, je vibre, et la note s'élance ; Le chapelet des sons va s'égrenant dans l'air ; On dirait le babil d'une source au flot clair ; Et dans ce flot chantant qu'un vague écho répète Je sais noyer le coeur de l'homme et de la bête.
Liens utiles
- Jean RICHEPIN (1849-1926) (Recueil : La chanson des gueux) - Les oiseaux de passage
- Jean RICHEPIN (1849-1926) (Recueil : La chanson des gueux) - Jour des morts
- Jean RICHEPIN (1849-1926) (Recueil : La chanson des gueux) - Epitaphe pour n'importe qui
- Jean RICHEPIN (1849-1926) (Recueil : La chanson des gueux) - Le chemin creux
- Jean RICHEPIN (1849-1926) (Recueil : La chanson des gueux) - Les vieux papillons