Joachim DU BELLAY (1522-1560) (Recueil : Les antiquités de Rome) - Comme l'on voit de loin sur la mer courroucée
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Joachim DU BELLAY (1522-1560) (Recueil : Les antiquités de Rome) - Comme l'on voit de loin sur la mer courroucée Comme l'on voit de loin sur la mer courroucée Une montagne d'eau d'un grand branle ondoyant, Puis traînant mille flots, d'un gros choc aboyant Se crever contre un roc, où le vent l'a poussée : Comme on voit la fureur par l'Aquilon chassée D'un sifflement aigu l'orage tournoyant, Puis d'une aile plus large en l'air s'esbanoyant Arrêter tout à coup sa carrière lassée : Et comme on voit la flamme ondoyant en cent lieux Se rassemblant en un, s'aiguiser vers les cieux, Puis tomber languissante : ainsi parmi le monde Erra la monarchie : et croissant tout ainsi Qu'un flot, qu'un vent, qu'un feu, sa course vagabonde Par un arrêt fatal s'est venue perdre ici.
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