Joris-Karl Huysmans
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LE NATURALISTE
Joris-Karl Huysmans, né à Paris, a des ascendances hollandaises.
Il débute en littérature par un
recueil de poèmes en prose, Le Drageoir aux épices (1874); puis il publie en 1876 un roman de
moeurs, Marthe, qui lui vaut l'amitié de Zola.
Il adhère au mouvement naturaliste, évoque
crûment la défaite de 187o dans une nouvelle intitulée Sac au dos qui sera reproduite dans Les
Soirées de Médan, et fait paraître successivement Les Soeurs Vatard (1879), En ménage
(1881), A vau l'eau (1882).
Il peint avec une délectation morose les quartiers délabrés et les
milieux populaires, décrit longuement un atelier de brochage, un restaurant de cochers, et
semble écoeuré lui-même par la vulgarité des aventures qu'il raconte.
LE DÉCADENT
Bientôt, Huysmans élargit le champ de son horizon.
Il s'intéresse aux raffinements de l'art et
de la poésie moderne, vante Monet, Degas, Cézanne, ainsi que Baudelaire, Verlaine et
Mallarmé.
Dans un nouveau roman, A Rebours (1884), il se détourne de la vie réelle et construit
pour son plaisir un monde artificiel.
Les expériences d'un blasé A Rebours.
Jean des Esseintes est le dernier descendant d'une famille riche et noble.
Il a mené d'abord une
vie de plaisirs, puis il a pris la société en dégoût.
Malade, névrosé, il décide d'oublier ses
contemporains et de vivre rigoureusement seul.
Des Esseintes s'enferme alors dans une demeure qu'il aménage avec un luxe subtil, afin de
donner à tous ses goûts un aliment factice; il recherche les sensations rares et raffinées; il se
passionne pour la littérature et pour l'art décadents.
LE MYSTIQUE
Mais sa névrose le poursuit; des hallucinations l'assaillent; et, sur l'ordre du médecin, il doit renoncer à sa
claustration volontaire.
Des Es-ceintes se désespère à l'idée de retrouver ses semblables; et il implore, pour se
sauver, le miraculeux secours de la Grâce : « Seigneur, prenez pitié du chrétien qui doute, de l'incrédule qui voudrait
croire, du forçat de la vie qui s'embarque seul, dans la nuit, sous un firmament que n'éclairent plus les consolants
fanaux du vieil espoir! »
Comme son héros des Esseintes, Huysmans rêve d'échapper au désespoir par la foi; mais il
tâtonne encore longtemps.
Il crée un nouveau personnage, Durtal, qui, exprimant son tourment
et ses aspirations profondes, cherche d'abord une diversion dans la magie noire (Là-bas, 1891),
puis médite sur les beautés de l'art chrétien et découvre la vertu de la règle monastique (En
route, 1895).
Ses derniers romans, La Cathédrale (1898), L'Oblat (1907) couronnent son
évolution vers le mysticisme.
Au cours de cette dernière période, Huysmans condamne explicitement le naturalisme, auquel il reproche, dans Làbas, « d'avoir incarné le matérialisme dans la littérature ».
Tout en rendant hommage à la loyauté et au talent de
Zola, il affirme que sa doctrine conduisait nécessairement à une impasse et justifie tous les efforts qu'il a accomplis
pour s'évader d'une « littérature sans issue », pour fixer les principes d'une esthétique plus large et pour chercher
en même temps un point d'appui spirituel.
Huysmans conserve d'ailleurs, jusque dans ses oeuvres les plus hautement
inspirées, un style volontaire, rugueux, riche en sensations véhémentes..
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