José-Maria de HEREDIA (1842-1905) (Recueil : Les Trophées) - La magicienne
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José-Maria de HEREDIA (1842-1905) (Recueil : Les Trophées) - La magicienne En tous lieux, même au pied des autels que j'embrasse, Je la vois qui m'appelle et m'ouvre ses bras blancs. Ô père vénérable, ô mère dont les flancs M'ont porté, suis-je né d'une exécrable race ? L'Eumolpide vengeur n'a point dans Samothrace Secoué vers le seuil les longs manteaux sanglants, Et, malgré moi, je fuis, le coeur las, les pieds lents ; J'entends les chiens sacrés qui hurlent sur ma trace. Partout je sens, j'aspire, à moi-même odieux, Les noirs enchantements et les sinistres charmes Dont m'enveloppe encor la colère des Dieux ; Car les grands Dieux ont fait d'irrésistibles armes De sa bouche enivrante et de ses sombres yeux, Pour armer contre moi ses baisers et ses larmes.
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