Jules Michelet Journal (tome II).
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(Le dévouement de Madame Michelet) toucha au cœur Capacci. Il m'aimait, me respectait. Mais c'était aussi ces sentiments tendres et bons qui lui embellissaient ma femme. Elle était charmante d'elle-même, elle l'était de son dévouement pour moi, elle l'était de nos idées communes. On m'aimait aussi en elle. On ne croyait pas m'attrister en l'outrant d'un culte dont j'étais en partie la cause. En Italie, on eût trouvé tout simple que, malade et las de mes grands travaux, je me reposasse sur un ami du soin de consoler, promener ma jeune femme, aimante pour moi. Celui que j'aurais adopté ainsi, ne pouvait être que l'ami de cœur, le plus digne, celui qui m'aimait le plus.
Moi-même j'aimais fort le jeune homme. Je le trouvais hautement distingué, agréable, d'une noblesse singulière. Il m'intéressait aussi par sa déplorable santé. L'ennui de l'exil, le dur et variable climat de Gênes lui avait pris la poitrine, le maigrissait, l'affaiblissait. Un amour orageux, vulgaire, aidait aussi à le miner. Il l'oublia quand il vit une personne exactement contraire, cette fleur de France, accomplie, mêlée de grâce créole, si merveilleusement équilibrée de poésie et de raison. Il venait, il s'asseyait, et il ne disait plus rien. Il la contemplait insatiablement, profitant des autres visites qui le dispensaient de parler.
Nulle femme n'a peut d'être admirée. Beaucoup, entourées comme était la mienne, se fussent trouvées heureuses de rester à Gênes et d'y tenir une cour. Mais elle n'y fut pas dix jours qu'elle trouva, ainsi que moi, que le climat m'était hostile, que le mistral …
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Jules Michelet
Journal
(tome II).
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