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LA CARRIÈRE DE BUFFON

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Du jour où il fut nommé intendant du Jardin du Roi, Buffon, restant volontairement à l'écart de l'agitation et des querelles du siècle, consacra toute sa vie à une tâche immense : la rédaction de son Histoire naturelle, qui devait donner de l'univers une image nouvelle. Au moment où il conçoit le plan de l'Histoire naturelle, Buffon, déjà acquis au principe de la méthode expérimentale, demeure attaché à certaines idées traditionnelles. Au fur et à mesure de ses recherches, il corrige son attitude première et conçoit en particulier le transformisme. Au terme de son évolution, entraîné par le mouvement même de sa pensée à élargir sa vision de l'univers, il cède à l'esprit de système : l'observateur des animaux devient le poète de la Nature. Le mérite essentiel de Buffon demeure d'avoir annexé les sciences naturelles au domaine des lettres, en abordant des problèmes capables d'intéresser un vaste public et en unissant à sa passion de la science la passion de l'art. Son oeuvre, pourtant, comporte des éléments caducs, qui expliquent une certaine désaffection du public d'aujourd'hui à son égard.

« Du jour où il fut nommé intendant du Jardin du Roi, Buffon, restant volontairement à l'écart de l'agitation et des querelles du siècle, consacra toute sa vie à une tâche immense : la rédaction de son Histoire naturelle, qui devait donner de l'univers une image nouvelle. Au moment où il conçoit le plan de l'Histoire naturelle, Buffon, déjà acquis au principe de la méthode expérimentale, demeure attaché à certaines idées traditionnelles.

Au fur et à mesure de ses recherches, il corrige son attitude première et conçoit en particulier le transformisme.

Au terme de son évolution, entraîné par le mouvement même de sa pensée à élargir sa vision de l'univers, il cède à l'esprit de système : l'observateur des animaux devient le poète de la Nature.

Le mérite essentiel de Buffon demeure d'avoir annexé les sciences naturelles au domaine des lettres, en abordant des problèmes capables d'intéresser un vaste public et en unissant à sa passion de la science la passion de l'art.

Son oeuvre, pourtant, comporte des éléments caducs, qui expliquent une certaine désaffection du public d'aujourd'hui à son égard. LE VOYAGEUR (1707-1739) Bourguignon, issu d'une famille qui appartenait à la noblesse de robe, Georges-Louis Leclerc, créé comte de Buffon par Louis XV en 1772, fait de solides études au collège des Jésuites de Dijon, où il se signale par son ardeur au travail et ses aptitudes pour les mathématiques.

En 1729, il se lie avec un jeune lord anglais, le duc de Kingston, qui l'emmène avec lui dans un tour de France et d'Europe : il visite, outre le Midi de la France, l'Italie, la Suisse et surtout l'Angleterre, dont il subit l'influence comme Montesquieu et Voltaire.

A son retour, Buffon exerce sa sagacité en rédigeant des mémoires de mathématiques et de physique, qui le font connaître : en 1733, il est" nommé membre adjoint de l'Académie des Sciences.

Il s'imprègne des principes les plus modernes de la méthode scientifique en traduisant La Statique des Végétaux de l'Anglais Hales (1735), puis La Méthode des fluxions de Newton. LE SEIGNEUR DE MONTBARD (1739-1788) En 1739, survient un événement capital dans sa vie : il est nommé intendant du Jardin du Roi. Dès lors, Buffon, indifférent aux luttes du siècle, va se fixer, avec une ardeur inlassable, un double objet : remplir son rôle d'intendant en réorganisant le Jardin du Roi; faire bénéficier le public savant du trésor dont il a le dépôt en décrivant les collections royales.

En 1744, il ébauche le plan d'une Histoire naturelle qui devait représenter l'univers en ses trois règnes animaux, minéraux et plantes.

Désormais, il ne passe plus que quatre mois par an à Paris pour organiser ses collections et se retire pendant huit mois dans sa terre de Montbard, où pendant plus de quarante ans il va se consacrer uniquement à la rédaction de cette Histoire naturelle. Les trois premiers volumes (I, Théorie de la Terre; II et III, Histoire naturelle de l'Homme) sont publiés en 1749 : le succès dépasse toute attente; des traductions paraissent en anglais et en allemand.

Le retentissement de cette publication ouvre à Buffon, en 1753, les portes de l'Académie; il s'affranchit de l'usage d'après lequel le nouvel élu devait faire l'éloge de son prédécesseur et prend comme thème de son discours de réception, connu sous le nom de Discours sur le style, des réflexions personnelles sur l'art d'écrire.

Les tomes suivants de son Histoire naturelle sont édités à intervalles réguliers : de 1753 à 1778, Les Quadrupèdes vivipares (12 volumes); de 1770 à 1783, Les Oiseaux (9 volumes); de 1783 à 1788, Les Minéraux (5 volumes); enfin de 1774 à 1789, sept volumes de suppléments; soit, au total, 36 volumes.

Buffon, ne pouvant tout seul mener à bien une entreprise aussi gigantesque, avait confié à quelques savants une partie de sa tâche : son compatriote Daubenton, anatomiste scrupuleux, collabora pour l'histoire des quadrupèdes; Guéneau de Montbéliard et l'abbé Bexon se chargèrent de certaines descriptions d'oiseaux; enfin Guyton de Morveau et Faujas de Saint-Fond aidèrent Buffon pour l'histoire des minéraux.

Malgré le concours de ces collaborateurs, l'Histoire naturelle n'était pas achevée, lorsque Buffon mourut à quatre-vingtun ans : Lacépède combla les lacunes.. »

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