La Chanson de Roland
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La Chanson de Roland
La bataille est prodigieuse et s'étend de toutes parts. Le comte ROLAND se dépense sans compter. Il frappe de son épieu aussi longtemps que la hampe résiste. Mais que quinzième coup, la voilà brisée et inutilisable. Alors, il met à nu Durendal, sa bonne épée. Il éperonne son cheval et court frapper Chernuble. Il brise son casque brillant d'escarboucles coupe à la fois sa coiffe et ses cheveux, tranche son visage entre deux yeux, sa cuirasse blanche aux fines mailles et son corps tout entier jusqu'à l'entrejambe. Traversant la selle incrustée d'or, la trajectoire de l'épée s'arrête au cheval, puis elle tranche son échine sans se soucier de chercher la jointure et Roland l'abat raide mort sur l'herbe drue du pré. "Vaurien, s'écrie-t-il, c'est pour votre malheur que vous êtes venus ici car Mahomet ne vous protégera pas ! Ce n'est pas une canaille de votre espèce qui gagnera la bataille aujourd'hui'". Le comte ROLAND traverse le champ de bataille avec Durendal qui tranche et taille rudement. Il fait un énorme massacre de Sarrasins. On aurait pu le voir jeter les morts les uns sur les autres tandis que le sang s'étalait au sol.
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- Commentez ce point de vue de Brunetière sur La Chanson de Roland dans ses Études critiques sur l'histoire de la littérature française : « Le poème est assez mal composé : la Chanson n'a pas de commencement, car la trahison de Ganelon y est sans cause et même sans prétexte ; elle n'a pas de fin, car la victoire de Charlemagne y demeure quasiment sans effet ; elle n'a pas de centre, car la mort de Roland n'y occupe pas plus de place que la bataille de Charlemagne contre les Sarrasins » ?