La comédie est-elle en mesure de corriger les moeurs ou se borne-t-elle à faire rire ?
Extrait du document
«
Introduction :
La comédie est définie généralement de façon simpliste comme une pièce de théâtre divertissante ayant
pour but de faire rire.
Elle met en scène des personnages qui appartiennent aux catégories moyennes de la société
(principalement des esclaves, valets, commerçants, bourgeois, mais rarement des nobles, qui sont des personnages
de tragédie), et dont les aventures se terminent dans un dénouement heureux.
Cependant notre sujet envisage une autre fonction de la comédie, dépassant le simple divertissement : sa
capacité à « corriger les mœurs » c'est-à-dire à émettre une critique morale, sociale mais aussi politique ( ces trois
domaines appartenant à la notion générale de « mœurs ») afin de susciter chez lez spectateurs une prise de
conscience et à terme, un changement en acte.
Problématique : La comédie peut-elle avoir une fonction morale, sociale et politique ? Le comique,
en suscitant le rire possède-t-il une efficacité critique ?
Ce sujet met finalement en jeu l'impact de la comédie et du comique sur la société.
I)
Certes, la comédie est d'abord un divertissement amusant
La comédie a pour fonction première de divertir, d'amuser les spectateurs.
Molière affirmait qu'une comédie était
bonne lorsqu'elle faisait rire les honnêtes gens.
Quels sont les moyens utilisés par les dramaturges comiques pour
divertir ?
1)
Le comique de situation
Le comique peut résider dans la situation incongrue ou paradoxale d'un personnage dans l'histoire racontée.
Il
repose sur des quiproquos, des malentendus ou des conjonctions d'événements.
Toutes les comédies du XVIIe et
XVIIIe siècle ainsi que les vaudevilles jouent du comique de situation pour divertir les spectateurs.
Ex :
·
Le mariage de Figaro de Beaumarchais : la scène de reconnaissance où Figaro
découvre que Marceline et Bartholo sont ses parents fait émerger un comique de situation, Figaro
ne comprenant pas tout de suite ces révélations.
·
Les jeux de l'amour et du hasard de Marivaux : le comique de situation correspond ici à
l'intrigue même de la pièce : Une suivante et sa maîtresse, une jeune fille de bonne famille,
échangent leurs vêtements pour que cette dernière puisse observer son prétendant sans être
reconnue par lui.
Malheureusement pour elle, il a eu la même idée.
Le spectateur qui assiste à cette
scène ne peut pas s'empêcher de s'en amuser.
2)
Le comique de gestes
Le comique réside dans les coups, les chutes, les grimaces, les mimiques du personnage.
Comique de geste est
sûrement la première forme de comique ; il connaît ses heures de gloire au XVIe siècle, avec la Commedia Dell'Arte :
c'est un théâtre populaire originaire d'Italie, qui apporte du renouveau (ou peut-être pas, les grecs utilisant des
masques pour jouer dans l'antiquité) en jouant avec des masques.
Les comédiens improvisaient leurs textes à partir
d'un canevas.
On y retrouve des personnages récurrents dans les comédies, comme l'arlequin, personnage joyeux,
bon vivant, que l'on retrouve dans L'île des Esclaves de Marivaux, ou bien le Sganarelle, repris souvent par Molière
qui s'est beaucoup inspiré de ce théâtre.
Ex : Les fourberies de Scapin, farce de Molière : présence du comique de geste dans la scène où Scapin donne des
coup de bâtons à son maître.
3)
Le comique de mots
La comédie met la langue française dans tous ses états, déformations, jargons en tous genres,
prononciations qui sentent le villageois ou la précieuse; les façons de parler outrées font toujours rire.
Parfois c'est
la communication elle-même qui ne se fait plus.
Le comique réside ici dans le jeu de mot, les défauts de
prononciation, mais aussi dans les images amusantes, les double sens.
Ex : Molière, Les femmes savantes, acte II, scène 6 :
Bélise (à la bonne).
— Veux-tu toute ta vie offenser la grammaire?
Martine.— Qui parle d'offenser grand-mère ni grand-père?
àLes deux mots de prononciation presque identique créent un malentendu qui ridiculise les prétentions pédagogiques
de Bélise.
II)
Châtier les mœurs en riant : une des fonctions essentielles de la comédie
Cf.
le fameux adage : « castigat ridendo mores ».
La comédie exerce, à travers le comique une fonction critique très
puissante : quels types de critique véhicule-t-elle ?.
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