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«LA COMÉDIE HUMAINE» (Balzac)

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«J'aurai porté toute une société dans ma tête», déclara Balzac à Mme Hanska en 1844. Et à une autre amie il confia : «Vous ne vous figurez pas ce que c'est que la Comédie humaine. C'est plus vaste, littérairement parlant, que la cathédrale de Bourges, architecturalement.» Ce nom de «Comédie humaine» a en effet été donné par Balzac lui-même à l'ensemble de son oeuvre, lorsqu'il comprit que les personnages qu'il créait devaient se retrouver dans ses divers romans et que ceux-ci ne formaient que les chapitres d'un immense ouvrage dépeignant toute la société de son temps.


« «LA COMÉDIE HUMAINE» (Balzac) «J'aurai porté toute une société dans ma tête», déclara Balzac à Mme Hanska en 1844.

Et à une autre amie il confia : «Vous ne vous figurez pas ce que c'est que la Comédie humaine.

C'est plus vaste, littérairement parlant, que la cathédrale de Bourges, architecturalement.» Ce nom de «Comédie humaine» a en effet été donné par Balzac luimême à l'ensemble de son oeuvre, lorsqu'il comprit que les personnages qu'il créait devaient se retrouver dans ses divers romans et que ceux-ci ne formaient que les chapitres d'un immense ouvrage dépeignant toute la société de son temps.

Fils d'un fonctionnaire, Honoré de Balzac, né à Tours le 20 mai 1799, est d'abord pensionnaire chez les Oratoriens de Vendôme.

Des études de droit, puis un stage de notariat, ne l'empêchent pas de publier, sous divers pseudonymes, des romans de jeunesse.

En même temps, il monte avec Laure de Berny une affaire d'édition, puis d'imprimerie, que sa gestion mène à l'échec, d'où dettes jusqu'à sa mort.

En 1829, paraissent les Chouans, première oeuvre signée de Balzac, et Physiologie du mariage, suivis de nombreuses nouvelles, de courts romans, qui attirent sur lui l'attention, en particulier de «l'Étrangère», la comtesse Hanska.

Une correspondance passionnée s'engage dès 1832, puis une liaison qui durera dix-sept ans, coupée de longues séparations, et aboutira à un mariage quelques mois avant la disparition de l'écrivain, terrassé par l'apoplexie, le 18 août 1850. A partir de 1830, Balzac pense à grouper ses oeuvres selon des critères de parenté.

Ainsi paraissent les Scènes de la vie privée, qui, en 1834, deviennent elles-mêmes un sous-groupe d'Études de moeurs au XIXe siècle où figureront aussi les scènes de la vie de province, parisienne, militaire, politique, de campagne, qui seront complétées, annonce-t-il, par des Etudes philosophiques et des Études analytiques.

Ce n' est qu'en 1842 qu'il groupe l'ensemble, paru ou à paraître (140 titres), sous l'étiquette la Comédie humaine , dont l'architecture définitive est établie en 1845 et dont l'unité sera renforcée par le retour des principaux personnages dans diverses oeuvres.

Vautrin, Rastignac et Rubempré sont les plus connus, mais le docteur Bianchon, par exemple, apparaît dans vingt-quatre romans. Balzac étudie «à la lueur de deux vérités éternelles : la religion et la monarchie», les espèces sociales, qui changent «au gré des civilisations» : tous les milieux de la période 1810-1845 sont peints, des sociétés secrètes à la haute banque naissante, de l'administration à la politique, dans le cadre soit de la capitale, soit de la province.

C'est souvent pour Balzac l'occasion d'exposer des vues sociales, économiques ou politiques et, de ce fait, l'oeuvre est une excellente approche de la société française du XIXe siècle. Un jeune Anglais aurait conseillé à Balzac d'appeler l'ensemble de son œuvre La Diabolique Comédie par opposition à La Divine Comédie de Dante.

Balzac retint La Comédie humaine, après avoir songé, aux Mille et Une Nuits de l'Occident. Des études ont été faites pour compter le nombre de personnages présents dans La Comédie humaine : on en a dénombrés environ quatre mille. La Comédie humaine est le titre général donné par Balzac à l'ensemble de ses quatre-vingt-quinze romans, dont l'ambition est d'offrir une peinture complète de la société française du XIXe siècle. L'œuvre de Balzac idée d'organiser l'ensemble de sa production en un tout cohérent se forme progressivement chez Balzac.

Le premier groupement (Scènes de la vie privée) apparaît dès 1830 ; quatre ans plus tard, il a déjà élargi le champ des explorations auxquelles il entend procéder puisqu'il a fixé les trois grandes parties qui composeront son œuvre ; enfin, en 1841, apparaît le titre général de Comédie humaine.

Dans les Etudes de mœurs, qui sont comme la base sur laquelle reposera son immense projet, l'écrivain se donne pour tâche de peindre ce qui est, c'est-à-dire de montrer les hommes dans toutes leurs variétés.

C'est la partie la plus réussie de toute l'œuvre, celle qui n'appelle aucune réserve.

Les Etudes philosophiques illustrent les « causes » qui déterminent tout ce que Balzac a étudié dans la partie précédente.

Œuvre d'un visionnaire, elle peut prêter le flanc à quelque critique ; il n'est pas sûr, en effet, que le monde soit, comme le pense Balzac, régi par des forces inconnues.

Enfin, les Etudes analytiques devaient révéler les « principes » d'où découlent les « causes ».

La réalisation (une seule œuvre achevée) est forcément insuffisante pour nous dévoiler ces causes premières de notre monde.

Mais telle qu'elle est, c'est-à-dire inachevée et parfois peu convaincante, La Comédie humaine s'impose tout de même comme une œuvre grandiose, d'une puissance rarement égalée. La société française selon Balzac Le but de La Comédie humaine est de montrer en quoi cette œuvre est plus cohérente que la diversité des romans qui la composent ne le laisse supposer.

Ainsi, au fil de La Comédie humaine, on retrouve les mêmes personnages.

A travers Rastignac l'arriviste, Gobseck l'usurier, Goriot le père héroïque, etc., Balzac excelle à décrire la vie, à « faire concurrence à l'état civil ».

Mais plus que cela, il recrée un monde qui nous devient vite familier, la société française du XIXe siècle.

Tel est le but de Balzac : « Une phrase, un mot, un détail dans chaque œuvre les lient ainsi les unes aux autres et préparent l'histoire de cette société fictive qui sera comme un monde complet.

» Chez lui, le roman historique devient pour la première fois roman de mœurs.. »

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