« Là était la certitude, dans le travail de tous les jours... l'essentiel était de bien faire son métier. » Vous expliquerez et vous commenterez cette affirmation que Camus prête, dans « La Peste », à l'un de ses personnages.
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Jusque-là, sa vie lui paraissait inébranlable. Cependant,
son assurance le rendait trop étranger à toute inquiétude métaphysique.
III. LE MÉTIER ET LA PRISE DE CONSCIENCE « L'ABSURDE »
Camus, lui, flétrit la « stupide confiance humaine », et, comme il a une
conscience aiguë de l'« absurde » situation dans laquelle l'homme est
engagé, il cherche, pour l'aider à la supporter, le remède le moins mauvais
possible.La seule solution Comment réagir en effet devant les maux qui nous accablent ? Les
catastrophes naturelles déciment l'humanité, l'ignorance et la bêtise font
plus de ravages encore ; victimes des « puissances trompeuses », nous ne
progressons qu'avec peine - si tant est que nous progressions. Quelle
solution s'offre à nous dans ce chaos ? Pour le docteur Rieux, qui a
«renoncé à voir clair», seule l'action au service de l'humanité peut nous
détourner de contempler sans résultat notre misère. Toutes les autres
solutions sont discutables : l'héroïsme est exceptionnel, souvent impur ;
selon Duhamel d'ailleurs, « miracle n'est pas oeuvre », et Camus ne parle
d'héroïsme qu'à propos du dévouement quotidien de Grand. La religion, il est
vrai, donne un sens supérieur à la vie humaine, et son but dépasse le
métier.
Liens utiles
- Dans son Discours de Suède, Albert Camus affirme que la noblesse de son métier s'enracinera toujours dans deux engagements difficiles à maintenir : le refus de mentir sur ce que l'on sait et la résistance à l'oppression". Vous expliquerez et justifierez d'abord ce point de vue en vous appuyant sur son oeuvre La Peste. Dans une deuxième partie vous envisagerez les objections que l'on peut faire à A. Camus en vous appuyant aussi sur la peste et d'autres oeuvres.
- Dans la préface de l'édition de 1785 du Mariage de Figaro, Beaumarchais remarque au sujet de sa pièce : « Personne n'étant tenu de faire une comédie qui ressemble aux autres, si je me suis écarté d'un chemin trop battu, pour des raisons qui m'ont parus solides, ira-t-on me juger, comme l'on fait messieurs tels, sur des règles qui ne sont pas les miennes ? » Vous expliquerez et commenterez cette situation en vous appuyant sur votre connaissance de l'oeuvre.
- Dans La Tradition théâtrale, Jean Vilar, metteur en scène (1912-1971), écrit : « Le théâtre n'est pas un divertissement, n'est pas un objet de luxe, mais le besoin impérieux de tout homme et de toute femme. » En un développement composé, argumenté, vous expliquerez et au besoin discuterez cette affirmation de Jean Vilar. Vous appuierez votre travail sur des exemples que vous pourrez trouver dans les spectacles auxquels vous avez assisté comme dans vos lectures théâtrales.
- Un critique affirme : « Les lettres ouvertes sont plus des lettres sur... que des lettres à... ». Vous expliquerez, commenterez et discuterez cette affirmation.
- S'interrogeant sur les moyens dont dispose un écrivain pour faire réfléchir ses lecteurs, Tzvetan Todorov remarque : « Une thèse nous traverse, une histoire nous habite ». Vous expliquerez, puis vous discuterez cette affirmation.