Devoir de Français

La fantaisie dans l'oeuvre de Victor HUGO

Extrait du document

L'écrivain exilé ne s'est pas toujours tenu sur les cimes. Aux accents solennels du prophète qui vaticine face à l'Océan se mêlent parfois, jusque dans les oeuvres les plus graves, les accents frivoles d'un faune qui gambade en liberté par les chemins et les taillis. La fantaisie répond chez Victor Hugo à une exigence permanente du tempérament : déjà présente dans les oeuvres antérieures à l'exil, elle lui dicte le rythme de ses chansons, dans les Châtiments, inspire de nombreux poèmes dans les deux premiers livres des Contemplations, s'insinue dans Le Satyre ou dans Eviradnus, se répand dans les pages des Misérables consacrées à Gavroche. Enfin, elle s'épanouit dans les Chansons des rues et des bois, publiées en 1865, et dans le Théâtre en liberté.

« L'écrivain exilé ne s'est pas toujours tenu sur les cimes.

Aux accents solennels du prophète qui vaticine face à l'Océan se mêlent parfois, jusque dans les oeuvres les plus graves, les accents frivoles d'un faune qui gambade en liberté par les chemins et les taillis.

La fantaisie répond chez Victor Hugo à une exigence permanente du tempérament : déjà présente dans les oeuvres antérieures à l'exil, elle lui dicte le rythme de ses chansons, dans les Châtiments, inspire de nombreux poèmes dans les deux premiers livres des Contemplations, s'insinue dans Le Satyre ou dans Eviradnus, se répand dans les pages des Misérables consacrées à Gavroche.

Enfin, elle s'épanouit dans les Chansons des rues et des bois, publiées en 1865, et dans le Théâtre en liberté. LES CHANSONS DES RUES ET DES BOIS Ce recueil, commencé en 1859 pendant un séjour dans l'île de Serk, voisine de Jersey, a été achevé en 1865, au cours d'un voyage en Belgique et en Allemagne.

Il paraît en France à son heure : la fantaisie est à la mode; Paris s'amuse, prépare avec une fièvre joyeuse l'Exposition de 1867 et acclame La Belle Hélène.

Le poète a pris le parti de mettre « Pégase au vert »; il chante la joie de vivre, les plaisirs de l'amour et de la nature.

Les croquis de banlieue, les paysages rustiques, imprégnés de senteurs printanières, alternent avec des évocations sensuelles de nymphes ou de jeunes femmes.

Hugo plaisante à tout propos, cultive le calembour ou le coq à l'âne (< Je vais à vêpres chez Vesper ») et manie avec souplesse les rythmes légers, notamment la strophe octosyllabique, chère à Théophile Gautier : Midi chauffe et sèche la mousse, Les champs sont pleins de tambourins; On voit dans une lueur douce Des groupes vagues et sereins. Là-bas, à l'horizon, poudroie Le vieux donjon de Saint-Louis; Le soleil dans toute sa joie Accable les champs éblouis. (Jour de fête aux environs de Paris) LE THÉATRE EN LIBERTÉ Ce recueil a pris corps également pendant les années d'exil; mais il n'a été publié qu'après la mort du poète.

Hugo, las du drame, compose en vers, pour son plaisir, des saynètes d'une inspiration variée et tout à fait imprévue, où domine généralement l'humour.

Dans A la Lisière d'un bois, il met en scène un couple d'amoureux, dont un faune impertinent commente les aveux avec une verve narquoise; dans La Forêt mouillée, il prête une voix à l'arbre, à l'oiseau, à l'insecte, au brin d'herbe et mêle à des plaisanteries souvent faciles un lyrisme raffiné.

Quelques-unes de ces fantaisies ont pu être représentées; leur fraîcheur, leur esprit, ne sont pas indignes d'un génie qui, jusque dans ses jeux, révèle les ressources infinies de son invention poétique.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles