La France lettrée a célébré en 1924 le quatrième centenaire de Ronsard. Dites, sans insister sur quelques charmantes poésies bien connues, par quelles qualités et par quels services Ronsard a bien mérité de la littérature française ?
Extrait du document
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Ronsard a été de son vivant considéré comme le prince des poètes français.
Mais sa gloire fut suivie d'un long oubli.
Sainte-Beuve le réhabilite en 1828.
(Tableau historique et critique de la poésie française et du théâtre français au
XVIe siècle et Oeuvres choisies de Pierre de Ronsard, avec notice, notes et commentaire.) Les romantiques voient
en lui un précurseur et depuis les études et les éditions se sont multipliées.
On le considère comme l'un de nos plus
grands poètes, très supérieur à Malherbe et à Boileau qui ont été si injustes pour lui....
I.
Services rendus à la littérature française.
1.
Réformateur et poète, c'est lui qui mène les Français à l'assaut des littératures anciennes; il redonne de l'audace
à notre poésie et ne craint pas d'aborder les grands genres et de se mesurer avec Pindare, Virgile et Horace.
Il
inaugure la littérature classique (étude approfondie des anciens, imitation raisonnée).
S'il a échoué dans la
Franciade et dans l'ode pindarique, ce n'est pas à Boileau de le lui reprocher.
Non content d'illustrer il veut :
2.
Enrichir la langue française...
Il la défend contre les latiniseurs et les ignorants.
Il la dote de mots et de tournures
nouvelles.
Je fis des mots nouveaux, je rappelai les vieux.
Sans doute il n'a pas toujours été également heureux (mots latins ou grecs, termes de chasse ou de métier,
archaïsmes, provignement) mais l'audace était belle...
Il a de plus renouvelé le style et la versification, employé
avec bonheur beaucoup de strophes et de mètres qui seront repris par les romantiques, a le premier remis en
honneur l'alexandrin qu'il manie avec plus de souplesse que Boileau :
Nous vivrons et mourrons ensemble, et tous les jours, Vieillissant, nous verrons rajeunir nos amours.
II.
Qualités du poète.
1.
Il est poète et par un « don de Dieu » (inspiration, fureur, ravissement) et par art; la poésie est pour lui comme
un sacerdoce, il se croit une mission aussi noble que celle du guerrier...
et il travaille beaucoup (poésie trop
savante).
2.
Mais cola ne l'empêche pas d'être personnel (Les Amours à Cassandre, à Marie, à Hélène)...
le sentiment de la
nature, de l'écoulement des choses, mélancolie (citer sans insister quelques sonnets).
3.
Enfin dans les Discours des misères de ce temps et dans les Remontrances au peuple français, il est bien inspiré
par son patriotisme (éloquence, verve, satire)...
S'il donne des louanges hyperboliques aux rois, il leur fait entendre
aussi de dures vérités :
Sire, ce n'est pas tout que d'être roi de France...
Car comme notre corps, votre corps est de boue.
Ronsard pouvait dire aux poètes protestants qui l'attaquaient :
Vous êtes tous issus de ma Muse et de moi;
Vous êtes mes sujets, je suis seul votre roi.
Ce mot est vrai : ses contemporains, les classiques et même en partie les romantiques lui sont redevables..
»
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