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La littérature américaine contemporaine

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Quoi de commun entre Eudora Welty, Richard Brautigan ou John Updike, et Hunter S. Thompson ? Peu de choses sinon la langue, l'identité américaine. Tout les différencie. Tout, parce que la littérature américaine est riche et diversifiée plus peut-être que partout au monde. Faut-il l'aborder par genre ? Par thèmes ? Par style ? Pourquoi ne pas prendre la route ? Et, dans une longue balade que ne renierait pas un seul des auteurs que nous rencontrerons aller au-devant des lettres américaines contemporaines. Non que l'on puisse regrouper tous les auteurs par leur appartenance régionale, mais des lieux font référence : Los Angeles, le Sud profond, Washington et New York, le nord-ouest et les terres indiennes. Impossible de tout aborder : il suffit de voir dans les librairies et les bibliothèques américaines l'abondance et la diversité des revues de critique littéraire pour mesurer la richesse de la littérature contemporaine américaine. Première étape du tour, San Francisco.

« La littérature américaine contemporaine Quoi de commun entre Eudora Welty, Richard Brautigan ou John Updike, et Hunter S.

Thompson ? Peu de choses sinon la langue, l'identité américaine.

Tout les différencie.

Tout, parce que la littérature américaine est riche et diversifiée plus peut-être que partout au monde.

Faut-il l'aborder par genre ? Par thèmes ? Par style ? Pourquoi ne pas prendre la route ? Et, dans une longue balade que ne renierait pas un seul des auteurs que nous rencontrerons aller au-devant des lettres américaines contemporaines.

Non que l'on puisse regrouper tous les auteurs par leur appartenance régionale, mais des lieux font référence : Los Angeles, le Sud profond, Washington et New York, le nord-ouest et les terres indiennes.

Impossible de tout aborder : il suffit de voir dans les librairies et les bibliothèques américaines l'abondance et la diversité des revues de critique littéraire pour mesurer la richesse de la littérature contemporaine américaine.

Première étape du tour, San Francisco. Il existe à San Francisco, sur Colombus Avenue, au coin de Kerouac Alley, une librairie mythique, City Light Bookstore.

Deux niveaux, des livres neufs et d'occasions, un amoncellements de journaux, magazines, revues, bulletins de toutes origines et de tous formats, des parquets noircis, des rayonnages un peu déglingués et des portraits ici et là.

Cet endroit, ouvert en 1951 par le poète Lawrence Ferlinghetti (né en 1919), se voulait un rendez-vous littéraire, où on lirait des textes, des poèmes, où se retrouveraient des poètes et des écrivains et leurs lecteurs.

C'est là que se retrouvèrent en effet, toute la Beat génération : Jack Kerouac, le leader (1922-1969), Gary Snyder (né en 1930), Neal Cassidy, un des héros de Sur la route de Kerouac, Allen Ginsberg (1926-19996), auteur de Kaddish, Cosmopolitan Greetings, William Burroughs (né en 1914), et aussi moins connus Gregory Corso (né en 1930), Philip Whalen (né en 1923) etc...

C'est en 1955 que City Light Bookstore, devenu maison d'édition sous le nom de Pocket Poets Series, publiait Howls and other Poems interdit par la censure.

En 1957, commence une série de procès restés célèbres, de Howls de Ginsberg au Festin Nu, l'oeuvre maîtresse de Burroughs.

Ces audiences demeureront dans l'histoire de la littérature américaine aussi célèbres que pour les arts, l'Armory Show en 1913 à New York.

Elles font connaître ce que l'on appellera la San Francisco Renaissance, un mouvement poétique de contestation auquel se référeront aussi bien les hippies que les mouvements noirs, et tous les contestataires des années soixante : écologistes, mystiques, gays ou féministes.

Exemples de l'influence de la Beat generation, outre Charles Bukovski, poète passablement déjanté dont Ginsberg reconnaissait qu'il avait écrit quelques jolies choses, Richard Brautigan (1935-1984) qui a publié Mémoires sauvées du vent, Un privé à Babylone, La pêche à la truite en Amérique, Retombés de Sombrero, Sucre de Pastèque, La vengeance de la pelouse, puis est reparti à l'est terminer sa vie comme Hemingway d'un coup de fusil de chasse. En partant de San Francisco, la route de la littérature américaine descend vers le sud et fait une halte obligatoire à Los Angeles, Hollywood et ses studios, les mines de sel ainsi baptisés par William Faulkner qui y passa ses plus mauvaises années.

La question reste posée : le scénario est-il un genre littéraire en soi ? Les scénaristes n'ont été reconnus que tardivement comme auteurs.

Il y a toujours eu des journalistes, des auteurs dramatiques ou des romanciers attirés et fascinés par le cinéma, de Scott Fitzgerald à Tenessee Williams, de John Steinbeck à Budd Schulberg, William Chandler ou James Cain.

Certains ont fini par tout diriger : Preston Sturgess, John Huston ou Billy Wilder appartiennent à cette catégorie.

Aujourd'hui, William Goldman, Oliver Stone, Paul Schrader et Francis Ford Coppola les ont imité avec succès.

En revanche, les cinéastes passe parfois avec bonheur de la caméra au stylo : Woody Allen avec Pour en finir une bonne fois avec la culture, Michael Crichton (né en 1942), Jurassic Parc, Stephen King (né en 1948), Le Fléau, tous deux auteurs de best-sellers adaptés au cinéma et metteurs en scène de films moins réussis.

Elia Kazan (né en 1909) en revanche, réussit un carrière de cinéaste, découvreur de talents (dont Marlon Brando dans Sur les Quai) et manifeste autant de talent dans l'Arrangement ou America, America qu'il adaptera au cinéma ensuite. Hollywood phagocyte toute la vie culturelle de la côte au sud de San Francisco.

La forme littéraire qui lui échappe demeure la littérature policière dont le représentant le plus célèbre aujourd'hui est James Ellroy (né en 1947).

Il est né à Los Angeles, et y a rencontré la violence tout jeune : sa mère meurt assassinée lorsqu'il était adolescent.

Le Dahlia noir, Le grand Nulle part sont les romans les plus représentatifs de son oeuvre qui se déroule entièrement à Los Angeles.

L'univers qu'il décrit est violent, multicolore, nocturne, terrifiant de solitude et pourtant rien n'est plus quotidien que la vision qu'il offre de sa ville natale.

Dans Ma part d'ombre, (1995) récit autobiographique, il a engagé un détective pour reprendre toute l'enquête sur l'assassinat sa mère et au fur et à mesure des progrès de l'enquête, il raconte comment il vécu cette partie de sa vie, comment il la revit aujourd'hui. De Los Angeles, direction le sud.

L'ombre de Faulkner flotte à Oxford Mississipi où chaque année un séminaire Faulkner réunit universitaires et spécialistes.

Le sud se dispute ses héritiers : est-ce William Styron, né en 1925 en Virginie mais très vite installé définitivement dans le Connecticut ? Un lit de ténèbres en 1951 est encore sous influence, on y sent à la fois le style et l'ambiance faulknériens, La marche de nuit puis les Confessions de Nat Turner restent dans la même veine.

Le choix de Sophie en 1979 l'impose définitivement, et marque aussi sa rupture avec le sud.

D'autres en revanche demeurent fidèle au Sud et y font carrière, vivant là bas sans toujours y installer leur oeuvre.

Moins connu, moins prolixe, William Goyen (1915-1986) originaire du Texas, a publié son premier roman, La maison d'haleine en 1950, qui fut instantanément reconnu comme un grand livre.

Ensuite des nouvelles L'Infirmier, Le Sauvetage, etc.

puis La Précieuse porte et Arcadio.

En rupture complète avec le réalisme qui prévalait dans le roman américain, il occupe une place à part.. »

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