La littérature d'idée trouve-t-elle une meilleure efficacité en divertissant son lecteur? Cette distraction provoquée par la légèreté ne risque-t-elle pas de détourner le lecteur (du message philosophique) des idées de l'auteur ? N'existe t-il pas d'autres stratégies plus aptes à faire adhérer le lecteur à ces idées ?
Extrait du document
Le sujet pose le problème de l'efficacité de la littérature d'idée envisagée dans sa réception par le lecteur. Par littérature d'idée, on entend souvent les genres littéraires fondés sur un processus argumentatif, cherchant à défendre une thèse et donc à convaincre ou persuader le lecteur.
Le sujet envisage le divertissement comme un moyen efficace pour défendre sa thèse, faire adhérer le lecteur à ses idées. Implicitement, l'efficacité de la littérature d'idée est associée à la persuasion, acte qui consiste à faire appel aux émotions et sentiments du lecteur pour le faire adhérer à une idée. Divertir c'est en effet faire appel à une émotion du lecteur, de l'ordre du plaisir, afin de créer les conditions propices pour le rallier à sa pensée.
Mais comme l'affirme le sujet, le divertissement, s'il est une stratégie de persuasion, connaît cependant des limites et certaines stratégies, plus « sérieuses », s'avèrent certainement plus aptes à faire adhérer le lecteur à ses idées, en cherchant notamment à le convaincre, c'est à dire, en faisant jouer une argumentation qui fait appel à sa raison et se veut donc (en théorie) irréfutable.
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