Devoir de Français

La Peau de Chagrin, Balzac 1831. Extrait n°3 : Chapitre 3 - L'agonie

Publié le 23/06/2024

Extrait du document

« Parcours n°3 « Les romans de l'énergie : création et destruction ». La Peau de Chagrin, Balzac 1831. Extrait n°3 : Chapitre 3 - L'agonie 5 10 15 20 25 − Pauline, viens ! Pauline ! Un cri terrible sortit du gosier de la jeune fille, ses yeux se dilatèrent, ses sourcils violemment tirés par une douleur inouïe, s'écartèrent avec horreur, elle lisait dans les yeux de Raphaël un de ces désirs furieux, jadis sa gloire à elle ; mais à mesure que grandissait ce désir, la Peau, en se contractant, lui chatouillait la main.

Sans réfléchir, elle s'enfuit dans le salon voisin dont elle ferma la porte. − Pauline ! Pauline ! cria le moribond en courant après elle, je t'aime, je t'adore, je te veux ! je te maudis, si tu ne m'ouvres ! je veux mourir à toi ! Par une force singulière, dernier éclat de vie, il jeta la porte à terre, et vit sa maîtresse à demi nue se roulant sur un canapé.

Pauline avait tenté vainement de se déchirer le sein, et pour se donner une prompte mort, elle cherchait à s’étrangler avec son châle.

— Si je meurs ; il vivra, disait-elle en tâchant vainement de serrer le nœud.

Ses cheveux étaient épars, ses épaules nues, ses vêtements en désordre, et dans cette lutte avec la mort, les yeux en pleurs, le visage enflammé, se tordant sous un horrible désespoir, elle présentait à Raphaël, ivre d’amour, mille beautés qui augmentèrent son délire ; il se jeta sur elle avec la légèreté d’un oiseau de proie, brisa le châle, et voulut la prendre dans ses bras. Le moribond chercha des paroles pour exprimer le désir qui dévorait toutes ses forces ; mais il ne trouva que les sons étranglés du râle dans sa poitrine, dont chaque respiration creusée plus avant, semblait partir de ses entrailles.

Enfin, ne pouvant bientôt plus former de sons, il mordit Pauline au sein.

Jonathas se présenta tout épouvanté des cris qu’il entendait, et tenta d’arracher à la jeune fille le cadavre sur lequel elle s’était accroupie dans un coin. — Que demandez-vous ? dit-elle.

Il est à moi, je l’ai tué, ne l’avais-je pas prédit ? « Vouloir brûle et Pouvoir tue » voici les mots prononcés par l'antiquaire dans la première partie du roman, et qui sont illustrés de manière littérale dans le desinit.

Alors que Raphaël vit ses dernières heures, Pauline vient à son chevet.

Dès lors, il lui révèle l'existence de la peau de chagrin, et alors qu'il avait refréné son amour pour son amante, un dernier désir le consume, le menant à la mort. En quoi le désir immense de Raphaël contamine-t-il tous les habitants de la maison, en apportant frénésie et mort ? Plan linéaire I l.1 à 9 La passion de Raphaël est ravivée II l.10 à 15 Cette folie contamine Pauline III l.15 à fin, ces passions conduisent à la mort de Raphaël I La présence contagieuse de la mort A Raphaël moribond └> Champ lexical de la mort : R décrit « moribond » x2 + « cadavre » l.22 1 « râle » l.19 └> allégorie de la vie de R par la peau se manifeste par chiasme « […] à mesure que grandissait ce désir, la Peau, en se contractant, lui chatouillait la main » passion de R = destructrice métaphore « le désir qui dévorait toute ses forces » => on sait que plus R désire, plus la peau, à l'image de sa vie se réduit.

C'est donc son désir qui l'a tué.

Ayant compris qu'elle sera la cause de la mort de R, Pauline, veut se tuer pour épargner R B Pauline tente de se suicider └> champ lex.

Suicide périphrase « avait tenté […] de se déchirer le sein », « prompte mort », « chercha à s'étrangler », « lutte avec la mort » => folie de Raphaël contamine Pauline. C conséquences mortelles du choix de R et mort └> concomitance de plusieurs temps verbaux rappelant les 3 temporalités de cette histoire : passé avec adv de temps « un de ces désirs.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles