La poésie de RONSARD
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Cadet de famille noble, destiné à l'armée ou à la diplomatie, le Vendômois PIERRE DE RONSARD débute comme page à la cour de France. De là, il passe à celle d'Écosse, puis devient écuyer de Lazare de Baïf. En 1540, il est atteint d'une grave maladie qui le laisse à moitié sourd et sujet à des douleurs articulaires dont il souffrira toute sa vie. Devenu inapte au métier des armes, il se fait tonsurer, formalité indispensable pour prétendre, sous condition de célibat, aux bénéfices ecclésiastiques. Il s'intéresse à la poésie. Mais sa formation intellectuelle lui paraît insuffisante. Courageusement il recommence ses études sous la direction de l'helléniste Dorat, d'abord dans la maison de Lazare de Baïf, où Dorat est précepteur du jeune Antoine de Baïf, puis de 1547 à 1549 au collège de Coqueret.
En 1545, à Blois, dans un bal de la cour, il fait connaissance avec la fille d'un banquier florentin, Cassandre Salviati, dont la beauté l'éblouit. Idylle sans lendemain, car la jeune fille épouse peu après un gentilhomme vendômois. Mais belle occasion d'imiter Pétrarque, lequel aima d'un amour platonique et fidèle Laure mariée. Pendant dix ans, Ronsard s'applique à jouer le rôle d'un Pétrarque français. Il finit par s'en lasser. Il change de Muse et d'inspiration. La nouvelle élue est une paysanne de Bourgueil, Marie Dupin. Il n'est guère plus heureux auprès de Marie qu'auprès de Cassandre. Mais d'autres femmes passent dans sa vie, qui lui sont probablement moins cruelles et dont ses vers nous révèlent parfois les noms.
En 1558, il est nommé conseiller et aumônier ordinaire d'Henri II. Sous Charles IX, il connaît une telle faveur, qu'il n'est pas loin de se prendre pour le guide de la nation. Sa qualité de poète officiel l'amène aussi à composer pour la cour des mascarades (livrets de ballets), des églogues allégoriques, des épitaphes. Puis, le pétrarquisme revenant à la mode, il se met à écrire des vers d'amour à l'adresse d'une fille d'honneur de la reine, Hélène de Surgères. A l'avènement d'Henri III, il est supplanté dans la faveur royale par Desportes. Il se retire dans ses prieurés, Montoire, Croixval, Saint-Cosme. Sa maladie s'aggrave et lui cause des douleurs intolérables, dont il se plaint en des vers émouvants. Il meurt à Saint-Cosme en 1585.
Son nom était glorieux dans l'Europe entière. Mais au XVIIe siècle, on lui reproche ses audaces, on ne le comprend plus, on cesse de le lire. Il ne sortira de cet injuste oubli que grâce à Sainte-Beuve et aux romantiques.
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