LA PRÉCIOSITÉ (XVIIe siècle)
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LA PRÉCIOSITÉ (XVIIe siècle)
Apparue dans la première moitié du xvii , siècle, la préciosité s'identifie surtout à un nom, celui de la marquise de
Rambouillet.
A partir de 1610, Catherine de Vivonne, qui a épousé, à douze ans, Charles d'Angennes, marquis de
Rambouillet, réunit régulièrement dans son hôtel de la rue Saint-Thomas-du-Louvre les meilleurs esprits de son
temps.
Dans sa «chambre bleue», étendue en costume de parade sur son lit, l'«Incomparable Arthénice», suivant le
nom à elle donné par Malherbe, reçoit les invités assis dans les ruelles.
La marquise exige de ses hôtes un
vocabulaire châtié, des manières polies et raffinées, le rejet de cette vulgarité qui a contribué à lui faire prendre la
cour en horreur.
Parmi les habitués de l'hôtel de Rambouillet, figurent le duc d'Enghien, futur Grand Condé, le
cardinal de Richelieu, La Rochefoucauld, la duchesse de Longueville, Mlle de Scudéry, Mme de Sévigné, Voiture,
Benserade, Malherbe...
Dans cette académie de beaux esprits, de galanterie, de vertu et de science, suivant le mot de Saint-Simon, on
parle de sentiment, de morale, de politesse et de grammaire.
On récite des vers, on discute de pensées
philosophiques, on lit des oeuvres inédites.
C'est ainsi que Corneille présente Polyeucte pour la première fois, que
Bossuet, en 1643, à l'âge de seize ans, improvise un sermon à 11 heures du soir ! Dans ces réunions, la marquise est
assistée de ses deux filles, Angélique et Julie.
Un groupe de poètes remettra à celle-ci un célèbre recueil de
madrigaux, la Guirlande de Julie.
En luttant contre la grossièreté des moeurs, le pédantisme, le mauvais goût dans le
vocabulaire, en débarrassant la langue des expressions étrangères ou antiques devenues incompréhensibles, l'hôtel
de Rambouillet a exercé une influence bienfaisante.
A partir de 1645, il est relayé par le salon de Madeleine de Scudéry, «une des plus spirituelles et plus judicieuses
filles qui soient en France», déclarait, en 1639, Chapelain.
Après la Fronde, Mlle de Scudéry reçoit chaque semaine
dans son salon de la rue de Beauce.
Les «samedis du Marais» sont très recherchés.
On y voit briller un groupe de
lettrés un peu pédants, Conrart, Pellisson, Chapelain, Godeau.
La maîtresse de maison est le principal auteur des
romans précieux à clef parus sous le nom de son frère Georges, comme le Grand Cyrus ou encore Clélie qu'elle écrivit
seule et où figure la fameuse «carte du Tendre», plan symbolique des étapes de l'amour.
D'autres salons, comme
ceux de Mlle de Montpensier, de Mmes d'Auchy, de Ventadour, de Créqui, de Sablé, de Mme Scarron, accueillent les
beaux esprits.
Mais, avec le temps, la préciosité va tomber dans une affectation et une pruderie qui feront la joie de
Molière..
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