LA RENAISSANCE FRANÇAISE (XVIe siècle)
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LA RENAISSANCE FRANÇAISE (XVIe siècle)
Si la Renaissance française s'est surtout manifestée dans l'architecture, la sculpture et la peinture n'ont pas été
sacrifiées.
Dans ce domaine, l'influence de l'Antiquité et de l'Italie devient prépondérante dès le milieu du XVIe
siècle, même si certains artistes comme Michel Colombe, avec le tombeau du duc de Bretagne, à Nantes, ou Ligier
Richier avec sa Mise au tombeau, de Saint-Mihiel, restent fidèles à la tradition française du siècle précédent.
En
fait, en sculpture comme en peinture, l'influence italienne s'exerce par l'intermédiaire de l'école de Fontainebleau
dominée par le Primatice.
C'est ainsi que Germain Pilon, le sculpteur préféré de Charles IX et de Catherine de
Médicis, â laissé un Mars, un Mercure, une Junon, une Vénus de «l'ordonnance» du Primatice.
Il est en grande partie
l'auteur du tombeau d'Henri II avec des allégories, la Foi, la Prudence, la Tempérance, la Justice, d'inspiration
italienne.
On lui doit encore un projet de tombeau pour le chancelier de Birague qui annonce une facture classique,
ainsi que divers bustes d'une grande vérité psychologique.
De fait, une sculpture française tendant vers l'équilibre et la mesure se manifeste, avec Pierre Bontemps, dans le
tombeau de François Ier, et même avec Jean Goujon, sans renoncer pour autant à l'antique.
Sous la direction de
Pierre Lescot, Jean Goujon participe à la décoration du Louvre et à celle de la fontaine des Innocents, on lui doit,
sans doute, la Diane du château d'Anet.
Avec ses nymphes, ses caryatides, il a su exalter la grâce féminine.
En peinture, l'influence du Primatice reste fondamentale dans les fresques, les grands sujets mythologiques, que ce
soit à Fontainebleau ou à Meudon.
Mais une école française sobre et vigoureuse, qui excelle surtout dans les
«crayons» ou le portrait, se manifeste avec Boutelou, Antoine Caron, de Beauvais, et surtout François Clouet,
peintre et valet de chambre des Valois.
Pendant plus de trente ans, ce dernier fut le portraitiste attitré des
membres de la famille royale et de la haute noblesse.
La Renaissance française se manifeste aussi avec la gravure, illustrée par Jean Cousin, Jean Duvet (l'Apocalypse),
et dans l'extraordinaire développement des arts réputés mineurs : ciselure, orfèvrerie, mobilier, tapisserie.
L'art
apparaît dans les armes, sur les cuirasses, la garde des épées, sur les coupes, les pièces d'orfèvrerie, dans la
verrerie et les vitraux, dans les meubles sculptés incrustés d'ivoire ou de marbre..
Dans ce domaine, on doit citer le
ciseleur Benvenuto Cellini, qui travailla pour François Ier, et Bernard Palissy, qui retrouva le secret de l'émail appliqué
aux terres cuites, les Pénicaud et les Limosin, peintres d'émaux sur cuivre.
Quel est le contexte qui va engendrer les bouleversements intellectuels et artistiques de la Renaissance ?
Deux faits de la seconde moitié du XVe siècle expliquent, pour une large part, les bouleversements de la
Renaissance : - d'une part, l'invention de l'imprimerie par Gutenberg ;
- d'autre part, la découverte du Nouveau Monde, en 1492, par Christophe Colomb ; cette découverte élargit
l'horizon intellectuel et commercial de toute l'Europe.
Au cours du XVIe siècle, la France est en cours d'unification dans le domaine politique : les guerres, de caractère
féodal pendant le Moyen Âge, deviennent nationales ; les échanges s'intensifient entre les régions et entre les
pays.
L'unification est aussi culturelle.
François Ier, par l'édit de Villers-Cotterêts, impose, en 1539, l'usage exclusif de la
langue française dans les actes administratifs.
Le sentiment de l'identité nationale se renforce ; Du Bellay publie sa
Défense et illustration de la langue française en 1549.
Par ailleurs, les guerres de François Ier en Italie mettent en contact la noblesse française avec l'art italien.
Les
artistes italiens sont alors fréquemment conviés en France, répandant ainsi une culture et un goût esthétique
nouveaux.
En quoi les controverses religieuses ont-elles marqué la pensée de la Renaissance ?
Les premiers ouvrages imprimés sont essentiellement des traductions de la Bible en langue vernaculaire (c'est-à-dire
dans la langue propre à chaque pays).
L'accès plus aisé aux textes religieux, publiés le plus souvent sans les
commentaires qui, au Moyen Âge, obscurcissaient encore davantage le texte latin, entraîne des controverses
nouvelles : Luther, en 1517, publie ses « 95 thèses » pour faire revenir l'Église aux principes des Écritures.
La controverse de l'église réformée nourrira tout au long du siècle un débat intellectuel important.
Agrippa d'Aubigné
consacre un recueil de poésie satirique, Les Tragiques (1577-1616), aux luttes religieuses et notamment au
massacre de la Saint-Barthélemy (1572).
Pourquoi le terme d'« humanisme » désigne-t-il la pensée de cette époque ?
Le mot « humanisme » ne désigne pas spécifiquement la pensée du xvie siècle.
Créé en 1765 en plein siècle des
Lumières, il signifie alors « philanthropie » (intérêt pour l'homme).
Ce n'est que dans la seconde moitié du XIXe, au
moment où les historiens tentent de définir les époques historiques et les courants de pensée, qu'on l'applique aussi
aux idées de la Renaissance.
Tout au long du xvie siècle, écrivains et éditeurs développent en effet des idées
nouvelles sur l'homme et la nature humaine.
Les découvertes de Copernic (1473-1543) ruinent l'idée que la Terre et
l'homme sont au centre de l'univers.
De même, l'unité religieuse vole en éclat ; l'écrivain se tourne alors vers luimême pour chercher, dans sa propre réflexion critique, un sens nouveau au monde qui l'entoure et à sa propre vie.
Une littérature du « moi » apparaît : les Essais de Montaigne (1588) en sont le plus fameux exemple.
Ces examens critiques abordent la notion de liberté humaine, interrogent les rapports entre les civilisations ;
Montaigne s'indigne ainsi du regard porté sur les peuples du Nouveau Monde, Thomas More imagine son Utopie
politique (1516), La Boétie écrit un Discours de la servitude volontaire (1548).
Sont introduites des formules
nouvelles, comme le « droit naturel » ou la « liberté individuelle », qui seront plus largement reprises au siècle des
Lumières.
Le paradoxe de la servitude volontaire chez LA BOETIE.
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