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LAMENNAIS: vie et oeuvre

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Son nom était Félicité de la Mennais. Mais par un souci égalitaire il se fit appeler FÉLICITÉ LAMENNAIS. Né à Saint-Malo, il passe une jeunesse inquiète, éprouve une grande passion, se bat en duel. En 1816, sous l'influence de son frère aîné, lui-même prêtre, il entre dans les ordres. Il rêve d'abattre l'incroyance. Il s'y emploie dans son Essai sur l'indifférence, ouvrage dont le retentissement est comparable à celui du Génie du christianisme. Autour de lui, se groupent des disciples enthousiastes : Lacordaire, Montalembert, l'abbé Gerbet, Maurice de Guérin, qu'il reçoit dans sa maison bretonne de La Chesnaie, grand foyer de vie spirituelle.

« LAMENNAIS (1782-1854) Son nom était Félicité de la Mennais.

Mais par un souci égalitaire il se fit appeler FÉLICITÉ LAMENNAIS. Né à Saint-Malo, il passe une jeunesse inquiète, éprouve une grande passion, se bat en duel.

En 1816, sous l'influence de son frère aîné, lui-même prêtre, il entre dans les ordres.

Il rêve d'abattre l'incroyance.

Il s'y emploie dans son Essai sur l'indifférence, ouvrage dont le retentissement est comparable à celui du Génie du christianisme. Autour de lui, se groupent des disciples enthousiastes : Lacordaire, Montalembert, l'abbé Gerbet, Maurice de Guérin, qu'il reçoit dans sa maison bretonne de La Chesnaie, grand foyer de vie spirituelle. Il avait d'abord cru, selon l'enseignement de ses amis de Maistre et Bonald, que les meilleures conditions pour la restauration religieuse étaient offertes par l'institution monarchique.

Vers 1830, il change d'idée.

Gagné par l'amour de la liberté, il aspire à réaliser l'alliance de l'Église et de la démocratie.

Dans cette intention, il fonde un journal, L'Avenir, qui a pour devise : « Dieu et la liberté ».

Condamné par le Saint-Siège en 1832, il commence par se soumettre.

Puis son zèle de fraternité reprenant le dessus, il publie Les Paroles d'un croyant, qui lui valent une nouvelle condamnation.

Désormais son rôle sera surtout celui d'un militant de la démocratie.

En 1840, il est emprisonné pour délit d'opinion.

En 1848, il est élu député.

Le coup d'État de 1851 l'accable de tristesse et l'éloigne définitivement de la politique.

A sa mort, il est selon son voeu enterré comme un pauvre et sans passer par l'église. PRINCIPALES OEUVRES Essai sur l'indifférence en matière de religion (1817-1823). Lamennais fonde sur le consentement universel la vérité du christianisme.

La séparation de l'Église et de l'État lui paraît seule capable d'assurer l'indépendance de l'Église. Paroles d'un croyant (1834). Cet ouvrage renferme, plutôt que l'exposé d'une doctrine, un appel passionné à la liberté, à l'égalité, à une charité fraternelle. Les Affaires de Rome (1836). Lamennais s'explique sur ses activités depuis la fondation de L'Avenir et sur son conflit avec le Saint-Siège. Le Livre du Peuple (1838). L'auteur s'adresse au peuple pour l'instruire de ses droits et de ses devoirs.

Il appelle de tous ses voeux le moment où prendront fin la misère et l'esclavage, où s'effondreront les tyrannies.

Alors pourra s'établir une société fraternelle conforme à l'esprit de l'Évangile. • LA RELIGION DE LAMENNAIS Tant qu'il resta dans l'Église, Lamennais y représenta l'esprit de réforme et, de ce fait, il y joua un rôle important.

Il hésita longtemps à rompre avec l'Église.

Du jour où cette rupture fut consommée, il s'engagea très loin dans l'hérésie.

Il avait cessé de croire au Christ comme Dieu.

Les sacrements lui paraissaient des symboles.

Il se fit l'apôtre d'un spiritualisme vague.

Il croyait élaborer la religion de l'avenir.

Mais sa prédication ne fut pas écoutée. • LE SOCIALISME DE LAMENNAIS La doctrine sociale de Lamennais est indissolublement liée à, ses convictions religieuses.

Il pense que la religion seule peut dicter aux hommes la conduite à tenir vis-à-vis de leurs semblables.

Il assigne comme but à l'action politique de faire cesser l'esclavage du peuple, d'établir l'égalité.

On y parviendra par l'avènement de la démocratie, l'extension de l'enseignement, l'esprit d'association.

Cette doctrine vaut surtout par le sentiment généreux dont elle procède, par l'absolue sincérité de son auteur qui poussa la charité jusqu'au sacrifice, l'humilité jusqu'au dénuement.

L'humanitarisme de 1848 n'a pas d'expression plus pathétique, plus passionnée que ce socialisme chrétien. LAMENNAIS ÉCRIVAIN Lamennais est un des plus grands poètes en prose de notre langue.

Une sensibilité toujours frémissante l'anime.

Les images, les symboles, les visions à caractère hallucinatoire constituent ses modes d'expression les plus naturels.

Il a vivement senti et il restitue avec une rare puissance la poésie des livres saints.

Il fait grand usage du verset, dont l'éloquence véhémente convient à, ce prophète des temps nouveaux.. »

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