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LE CARTEL DES QUATRE

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Georges Pitoëff (1884-1939). Pitoëff, originaire de Tiflis, crée une troupe à Genève en 1908; après la guerre, il est engagé par Jacques Hébertot à la Comédie des Champs-Élysées : il révèle à un public nombreux, outre les oeuvres de Lenormand, des pièces de Shakespeare, d'Oscar Wilde, de Pirandello, d'Ibsen, de Tolstoï, de Tchekhov, de Gorki, d'Andreïev, de Strindberg. Animateur plein d'idéalisme et de fièvre, il fonde en 1925 une nouvelle compagnie, qui joue la Médée de Sénèque, l'OEdipe d'André Gide, Les Criminels de l'autrichien Bruckner; ses principaux succès sont Sainte Jeanne, de Bernard Shaw, et Maison de poupée, d'Ibsen, admirablement interprétés par sa femme Ludmilla. La compagnie se disperse en 1929 et Pitoëff, dès lors, erre de théâtre en théâtre; il meurt, épuisé par un métier auquel il s'est entièrement dévoué.

« LE CARTEL DES QUATRE Georges Pitoëff (1884-1939).

Pitoëff, originaire de Tiflis, crée une troupe à Genève en 1908; après la guerre, il est engagé par Jacques Hébertot à la Comédie des Champs-Élysées : il révèle à un public nombreux, outre les oeuvres de Lenormand, des pièces de Shakespeare, d'Oscar Wilde, de Pirandello, d'Ibsen, de Tolstoï, de Tchekhov, de Gorki, d'Andreïev, de Strindberg.

Animateur plein d'idéalisme et de fièvre, il fonde en 1925 une nouvelle compagnie, qui joue la Médée de Sénèque, l'OEdipe d'André Gide, Les Criminels de l'autrichien Bruckner; ses principaux succès sont Sainte Jeanne, de Bernard Shaw, et Maison de poupée, d'Ibsen, admirablement interprétés par sa femme Ludmilla.

La compagnie se disperse en 1929 et Pitoëff, dès lors, erre de théâtre en théâtre; il meurt, épuisé par un métier auquel il s'est entièrement dévoué. Charles Dullin (1885-1949).

Charles Dullin, cadet d'une famille de dix-neuf enfants, est commis et clerc d'huissier avant de tenter sa fortune au théâtre.

Il appartient d'abord à la troupe du Vieux-Colombier; en 1921, il réunit au théâtre de l'Atelier, place Dancourt, une troupe enthousiaste et crée une école professionnelle d'art dramatique. Dans le choix de ses spectacles, il apporte un grand éclectisme : si Aristophane, Calderon, Pirandello et les classiques français l'attirent, il monte aussi des pièces de Jules Romains, de Marcel Achard, de Steve Passeur, d'Armand Salacrou; son plus grand succès demeure une adaptation du Volpone de Ben Jonson par Jules Romains et Stefan Zweig. Gaston Baty (1885-1952).

Gaston Baty crée, en 1923, un théâtre d'essai, les Compagnons de la Chimère, où l'on joue des pièces de J.-J.

Bernard et de Denys Amiel.

Il s'installe ensuite au studio des Champs-Élysées, puis devient directeur du théâtre Montparnasse, en 1930.

Il a monté notamment Le Simoun de Lenormand, Maya de Gantillon, Les Caprices de Marianne, Lorenzaccio, et des adaptations scéniques de romans célèbres : Crime et Châtiment, Madame Bovary.

Baty croit devoir dénoncer la tyrannie de « Sire le Mot » et accorde une importance exceptionnelle à la mise en scène : la magnificence des décors et des costumes, les accessoires, les éclairages et la musique créent, au-delà du texte, « une zone de mystère, ce qu'on appelle l'atmosphère, l'ambiance ». Louis Jouvet (1887-1951).

Louis Jouvet joue le mélodrame, échoue trois fois au Conservatoire, est engagé enfin au Vieux-Colombier, où il reste dix ans.

Puis il devient directeur de la Comédie des Champs-Élysées : il y représente avec éclat Knock de Jules Romains, Jean de la Lune de Marcel Achard, Le Prof' d'anglais de Régis Gignoux, Siegfried, puis Amphitryon 38 de Giraudoux.

En 1934, il s'installe au théâtre de l'Athénée, où les pièces de Giraudoux et L'École des femmes de Molière lui valent de nouveaux triomphes.

Louis Jouvet est un technicien de théâtre épris de clarté et de sobriété; ses mises en scène, réglées avec minutie, allient le respect de la tradition aux exigences du goût moderne.

Il attache une importance primordiale au texte et pense, comme Giraudoux, que « le grand théâtre, c'est d'abord un beau langage ».. »

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