Le cinquième poème visible par Paul Eluard
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Sujet déposé :
Le cinquième poème visible par Paul Eluard
Le poème « Le cinquième poème visible », extrait du recueil A l'intérieur de la vue, a été écrit par Paul Eluard en 1947.
Paul Eluard faisait
parti des surréalistes.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il rejoignit la résistance.
Il écrivit sur des thèmes variés et s'est souvent
inspiré des personnes de son entourage, par exemple ses femmes.
Il a écrit ce présent poème juste après la mort de sa femme Nusch.
Il
y prend une vision assez anarchique du monde.
Cependant, nous verrons en quoi l'écriture de ce poème permet au poète de surmonter sa douleur, de faire face à la réalité et d' « aller
de l'avant ».
Dans un premier temps, nous verrons que le poète adopte une vision chaotique du monde.
Ensuite, nous verrons que de cette vision
découle la nécessité pour lui de s'échapper de la réalité par la pensée.
Finalement, nous expliquerons le fait que tout cela permet au
poète d'accepter sa condition afin d'avancer dans sa vie.
Dans ce poème, l'auteur adopte une vision assez chaotique du monde.
Remarquons tout d'abord une structure assez atypique du poème.
En effet, nous pouvons observer que ce poème ne comporte nullement
de rimes.
Ensuite, nous pouvons constater qu'il n'y a aucune régularité par rapport aux strophes.
En effet, ce poème comporte trois
strophes, tous de longueur différente : le premier comprend dix vers, le deuxième, vingt vers, et le troisième, seulement deux vers.
De
plus, il est de même pour le nombre de pied.
Il n'est jamais constant.
Cette déstructuration de ce poème nous montre le reflet d'une vie
troublée, chaotique qui se retrouve dans le contenu du poème.
Nous pouvons constater la présence dans ce poème de nombreuses oppositions et antithèses qui marquent le désarroi du poète.
Notons
vers 6 et 7, « beauté surprise » et « laideur commune ».
Cela suggère un monde où tout est désagréable et dans lequel la beauté, le
plaisir est extrêmement rare.
Notons aussi, vers 8, « clarté fraîche aux pensées » qui s'oppose à « chaude aux désirs ».
La « pensée » et
la « clarté » renvoi au raisonnement et l'adjectif « fraîche » à la froideur.
Ainsi, nous pouvons constater qu'il existe une indifférence face au
raisonnement.
De plus, cette clarté est aussi « chaude de désirs », et donc incontrôlable.
Ceci nous renvoi donc au chaos.
Observons
aussi, au vers 9, que le poète connait une existence misérable, difficile, pauvre en gaieté et triste.
Remarquons aussi l'opposition au vers
20 : « Dans le désarroi du jour et dans l'ordre des ténèbres ».
Ce vers montre la présence de l'anarchie dans la journée et le retour au
calme et à la tranquillité la nuit.
Cependant, ceci est assez contradictoire car les ténèbres sont souvent associées au chaos et le jour à la
lumière et à la sérénité.
Ainsi, nous pouvons remarquer le désarroi profondément marqué du poète dans ce poème, poème qui est aussi
marqué par la mort.
Relevons le champ lexical de la mort : « mort » (v10, v26, v27), « pétrifié » (v16), « ténèbres » (v20).
Cela rend la présence de la mort
constante au fil du poème.
Remarquons la présence, au vers 10, de l'antithèse « Je vis malgré la mort ».
L'auteur ne vit pas, mais survit
dans un monde fortement marqué par la mort.
Observons aussi le vers 14 : « dans la forêt sans air ».
La forêt est synonyme de lieu de
vie.
Or elle est vide d'air.
Donc c'est une forêt qui meurt.
Il y a idée d'étranglement, d'asphyxie.
Au vers 16, le poète évoque le désert, qui
est un lieu stérile, où rien ne pousse, tout meurt.
De plus, nous pouvons remarquer la présence d'anxiété, d'angoisse chez le poète au
vers 17.
Remarquons aussi le mot « famine » au vers 19.
La famine est souvent cause de la mort.
Nous pouvons aussi remarquer au vers
20 le mot « ténèbres ».
Celui-ci est souvent associé à la mort et au moment de la mort.
Donc, ce poème reflète une vision chaotique du
poète sur le monde, d'où la nécessité pour lui de s'évader de la réalité.
Le poète s'évade de la réalité par sa pensée.
Tout d'abord, nous pouvons remarquer s'échappe en d'autres lieux.
Il se réfugie dans « les images innombrables de la vie » (v2), d'une
vie aisée, de confort montrée par le mot « dentelle » (v4).
Il s'évade dans une vie colorée, avec de nombreuses formes (v5).
Il s'imagine
dans des lieux « remplis de vie » : « la rivière » (v11), « la forêt » (v14), « prairie » (v14) et « mer » (v15).
De plus, il s'imagine aussi des
lieux extrêmement lointains.
En effet, au vers 15, il évoque l'horizon qui est caractérisé par l'infini.
De même, le poète s'évade
temporellement.
L'auteur se place dans différentes images du temps.
Il s'imagine dans les différentes « saisons » (v1).
Il se remémore les « années »
(v2) de sa vie.
Nous pouvons donc constater une nostalgie du passé, des meilleurs moments qu'il a passé.
De plus, il évoque différents
moments de la journée dont la nuit (« ordre des ténèbres » v20), une nuit paisible et calme.
Donc, le poète s'échappe de la réalité en
s'évadant, par la pensée, dans d'autres lieux et dans un autre temps.
Tout ceci lui permet de faire face à la réalité et d'avancer dans sa
vie.
A travers cette poésie, le poète arrive à faire face à la réalité et « aller de l'avant ».
Tout d'abord, le poète accepte sa condition.
Remarquons la présence répétée du verbe « vivre » conjugué à la première personne du
singulier au présent : « je vis ».
Cela nous informe que même si le poète s'évade spirituellement, il est toujours dans le présent, il est
toujours dans la réalité.
Observons aussi les vers 26 et 27.
Nous concevons souvent la mort comme atroce.
Ceci est plutôt nuancé dans ce
poème.
La réalité de la mort sur la terre est moins « réelle » que nous le pensons.
Remarquons aussi le vers 28 : « je suis sur terre et
tout est sur terre avec moi ».
Ce vers montre une prise de conscience de la part du poète.
Il accepte sa place dans le monde, sa condition.
Après avoir accepté sa situation, il se pose des questions, comme nous le montre le vers 29.
Des questions que tout le monde peut
répondre, dont lui aussi à la réponse.
Cela lui permet de « se poser », de « revoir » tout ce qu'il a accompli pour ainsi avancer dans sa vie.
Le poète évoque « la mémoire » au vers 31.
Cela se réfère au passé, aux souvenirs du poète.
De plus, il évoque aussi, à ce même vers,
« l'espoir », c'est-à-dire ce que le poète attend du lendemain, de l'avenir.
Ainsi, ces deux mots « [fondent] la vie d'aujourd'hui » (v32),
prenant pour point de départ les souvenirs et l'expérience, et celle de « demain », du futur.
De plus, « la mémoire et l'espoir n'ont pas
pour bornes les mystères ».
Cela veut dire qu'afin d'accéder à ces deux concepts, il ne faut pas se poser des questions.
Ce sont des
éléments instinctifs de l'homme.
Donc, malgré les difficultés de la vie du poète, il réussit à surmonter sa douleur, sa peine et « aller de
l'avant ».
Paul Eluard a écrit ce poème après la mort de sa bien-aimée Nusch, deux ans après la fin de la seconde guerre mondiale.
Il fut donc très
marqué par sa mort et les morts qu'il a vu lorsqu'il fut engagé dans la Résistance.
L'écriture de ce poème, « Le cinquième poème visible
», lui a donc permis de surmonter sa douleur et sa peine, qui continueront malgré ça.
D'autre part, cette déstabilisation du poète lui a
permis de créer une poésie d'un genre nouveau, complètement différent du genre classique.
Il nous serait donc possible d'étudier cet
aspect de cette poésie.
Sujet désiré en échange :
Pensez-vous que la littérature, ou l'art en général, ait un rôle à jouer dans la dénonciation des horreurs de notre temps ?.
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