LE LYRISME DE VERHAEREN
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«
VERHAEREN
ÉMILE VERHAEREN appartient à cette école de poètes belges dont l'histoire ne saurait se dissocier de celle du
symbolisme français.
Il était profondément attaché à sa Flandre natale et fier de sa race.
De sa vie on retiendra
seulement qu'il fit des études de droit, qu'il traversa, peu après trente ans, une crise de dépression aiguë, qu'il se
maria en 1891, que ce mariage exceptionnellement heureux lui permit de mieux comprendre la splendeur du monde,
qu'il s'enthousiasma pour l'idéal socialiste et qu'en 1916 il mourut à Rouen, écrasé par un train.
PRINCIPALES ŒUVRES
Les Flamandes (1883).
Les Moines (1886).
Le premier de ces deux recueils exalte la vie de l'instinct et le second la grandeur du sentiment mystique.
Dans l'un
comme dans l'autre, le poète respecte encore les règles de la prosodie traditionnelle.
Les Soirs 1887).
Les Débâcles (1888).
Les Flambeaux noirs (1890).
Cette « trilogie de la neurasthénie » montre le poète hanté de visions étranges et funèbres, envahi par un universel
dégoût.
Les Campagnes hallucinées (1893).
Les Villes tentaculaires (1895).
Les Villages illusoires (1895).
Ces recueils ont respectivement pour sujet la mort des campagnes, la puissance d'attraction des villes, la poésie
des petits métiers.
Les Heures claires (1896).
Poèmes d'amour conjugal.
Même inspiration dans Les Heures d'après-midi (1905) et Les Heures du soir (1911).
Les Forces tumultueuses (1902).
La Multiple Splendeur (1906).
Les Rythmes souverains (1910).
L'amour de la nature et de la vie, la poésie du monde moderne, un socialisme généreux se partagent l'inspiration de
ces trois recueils
LE LYRISME DE VERHAEREN
Verhaeren est un poète exalté, frémissant.
Il y a chez lui un romantisme un peu barbare.
Son langage martelé, sa
syntaxe fruste, son imagination véhémente produisent un lyrisme rude, presque brutal, où l'on discerne pourtant la
sensibilité d'une âme tendre.
Il a subi d'abord les influences combinées du naturalisme et du Parnasse.
Puis il a
connu pendant plusieurs années les angoisses de la maladie, la hantise de la folie et de la mort, et son désespoir,
d'ailleurs parfaitement sincère, a trouvé son expression dans les outrances morbides d'un art décadent.
Une fois
délivré de ses obsessions funèbres, il a célébré la tendresse conjugale, les forces de vie, la grandeur de la
civilisation moderne et le rêve d'une cité future plus heureuse et plus belle.
Devenu socialiste, mais resté patriote, il
n'a pas voulu céder aux sollicitations de Romain Rolland, qui l'invitait à se tenir « au-dessus de la mêlée ».
Il a
fougueusement soutenu la cause de son pays meurtri.
Au symbolisme, cet esprit peu fait pour la subtilité recherchée, n'a pas beaucoup emprunté sauf le vers libre et la
profusion des images.
Encore n'a-t-il su que dessiner des images crues, en un temps où régnait le goût des visions
évanescentes.
En voici deux exemples : « Les feuilles choient par les chemins, Immensément de bruines trempés,
Comme des mains Coupées »; « Son port est pluvieux de suie à travers brumes, Où le soleil comme un oeil rouge et
colossal larmoie ».
Ce sont là de vraies trouvailles.
Mais si l'on aime la densité ou la sobriété du style, il faut
chercher ailleurs..
»
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